L’Ukraine est sommée de capituler autour du plan de Paix de Trump, taillé sur mesure pour la Russie de Poutine.
Zelensky est pris en tenaille entre « arrêter le bain de sang », comme il l’a exprimé avec une grande humanité et renoncer à l’intégrité de son pays, contenue dans ce plan de paix en 28 points. Zelensky, dont les gouvernements corrompus fragilisent grandement sa position, pourra-t-il demeurer encore longtemps au pouvoir dans une Ukraine fracturée et passée sous les fourches caudines d’un plan de pays ravageur. Un pays à l’économie sous perfusion de prêts et de subventions de l’Occident et de l’Europe principalement.
« Cette paix » en Ukraine, si elle aboutit et devient durable, aura consacré aussi l’insigne faiblesse de l’Europe, Paris et Berlin étant relégués au rang de « spectateurs passifs » du propre destin européen.
La Russie de son côté souffre également.
« Il est très clair que la croissance a fortement ralenti depuis 2024. Mais, elle reste conséquente. Si on compare l’économie à son niveau de septembre 2021, la production industrielle a augmenté de 8,2% et l’industrie manufacturière de 18,5%. Cela ferait rêver tout gouvernement européen. L’accroissement du PIB, toujours rapporté à 2021, soit avant le début du conflit en Ukraine, sera d’environ 8,8%, soit un taux de croissance moyen sur ces quatre années de 2,1%, bien supérieur aux chiffres de la France, de l’Allemagne et généralement de l’UE. », précise l’économiste Jacques Sapir. Pour cet expert français de la Russie, «il est vrai qu’il y a un fort ralentissement de l’économie russe. Il est dû à la politique de la Banque Centrale de Russie. Sous le prétexte de lutter contre l’inflation, qui était montée à 10,5% par an à la fin de 2024, hausse importante mais pas extraordinaire quand on sait que l’inflation était déjà de 6,0% en 2021, elle a fortement augmenté le taux directeur, le portant à 21%, soit un taux réel (une fois défalquée l’inflation) de 10,5%. » L’inflation baissant à 8% fin octobre, la banque centrale russe décidé de baisser le taux directeur à 16,5%. Mais, le taux réel reste à 8,5%.
Cela a des conséquences diverses. Elles sont assez faibles sur les grandes entreprises qui ne font qu’environ 10% de leurs investissements avec du crédit bancaire. « L’impact est plus fort sur les ménages. Ils vont arrêter les dépenses nécessitant un crédit, mais surtout, ils vont épargner plus car les compte de dépôts dans les banques sont rémunérés, toujours en termes réels, entre 4% et 5%. », noté encore Jacques Sapir. Le résultat a été une forte baisse de la consommation de bien « durables » (automobiles, logements) qui a provoqué ce ralentissement de la croissance. Car, et c’est ce que les occidentaux ignorent (ou ne veulent pas savoir), la consommation des ménages représentait environ 60% de la croissance en 2023 et 2024. L’image d’une économie russe uniquement propulsée par les dépenses militaires est fausse et c’est bien pour cela qu’une politique monétaire qui cible essentiellement la consommation des ménages a un tel impact sur la croissance.
La Russie, placée sous économie de guerre, doit donc reprendre plus nettement le chemin de la croissance. La guerre possède aussi pour Moscou ses limites. Au-delà des pertes humaines terrifiantes des deux côtés, les deux situations économiques pâtissent lourdement d’une guerre qui n’a que trop duré.
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