Les derniers indicateurs montrent que plusieurs pays arabes ont enregistré des avancées notables en matière de soins de santé en 2025. Selon le dernier classement des dix meilleurs pays arabes en termes de qualité des soins, le Qatar arrive en tête avec un score de 73,4 %, suivi des Émirats arabes unis (70,6 %), de la Jordanie (65,2 %) et du Sultanat d’Oman (65,1 %). Le Liban se classe au cinquième rang avec 63,7 %, devançant des pays comme l’Arabie saoudite, le Koweït et la Tunisie.

Ce classement ouvre un large débat sur la capacité du Liban à maintenir une position avancée malgré l’effondrement économique et institutionnel qu’il traverse depuis 2019. Il soulève des interrogations sur la résilience de ce secteur et sur les facteurs qui le distinguent d’autres pays arabes bénéficiant d’une plus grande stabilité.

Le Liban… un secteur de la santé avancé malgré l’effondrement

La présence du Liban parmi les pays arabes les mieux classés n’a rien d’anecdotique. Elle reflète des atouts structurels profonds du secteur médical, qui peuvent être résumés en trois éléments principaux :

La qualité du corps médical

– Le capital humain constitue l’un des principaux points forts du Liban. Le pays est reconnu au niveau régional pour l’excellence de ses médecins et spécialistes, dont beaucoup disposent d’une expérience internationale et exercent dans des centres médicaux de renommée mondiale.

Le développement des hôpitaux universitaires

– Des établissements tels que le Centre médical de l’Université américaine de Beyrouth, l’Hôtel-Dieu de France, l’hôpital Geitawi, entre autres, figurent parmi les meilleurs de la région en matière de qualité des soins, de technologies médicales et de formation académique.

Une culture sanitaire avancée au sein de la société

– Les Libanais font preuve d’un niveau relativement élevé de conscience sanitaire, accordant une grande importance aux examens préventifs et aux traitements spécialisés, ce qui stimule la demande de services médicaux de haute qualité.

Comparaison avec les pays arabes : pourquoi ce classement est-il significatif ?

Le Qatar et les Émirats arabes unis : des investissements massifs dans les infrastructures

Le Qatar et les Émirats arabes unis ont décroché les première et deuxième places grâce à :

– des infrastructures sanitaires modernes

– des investissements massifs dans les technologies médicales

– des systèmes d’assurance maladie complets

– des projets gouvernementaux à long terme

L’Arabie saoudite et la Jordanie : une stratégie de développement continu

L’Arabie saoudite s’est classée sixième (61,8 %), portée par :

– les plans de réforme de la « Vision 2030 »

– la modernisation des hôpitaux

– la numérisation des services de santé

La Jordanie occupe la troisième place (65,2 %), soutenue par un secteur solide du tourisme médical.

Le Liban… le paradoxe du dossier sanitaire

Contrairement à d’autres pays, la force du système de santé libanais ne repose pas sur un soutien gouvernemental, mais plutôt sur :

– les initiatives du secteur privé

– une réputation médicale bien établie

– les compétences humaines

– les hôpitaux universitaires

Ce qui rend cette réussite exceptionnelle dans un contexte d’effondrement économique profond.

L’importance de ce classement pour le Liban

La présence du Liban parmi les meilleurs pays arabes dans ce secteur comporte plusieurs implications majeures :

Une confiance régionale dans son secteur médical

– Malgré les crises, le Liban demeure une destination pour des actes médicaux de pointe, en particulier dans les spécialités de haute technicité.

Une contribution économique significative

– Avant la crise, le secteur de la santé constituait l’un des moteurs du tourisme médical et continue aujourd’hui d’assumer une partie de ce rôle.

Une preuve de la capacité de résilience des secteurs libanais

– Ce classement confirme que le Liban reste capable de rivaliser au niveau régional dès lors qu’un minimum de stabilité est assuré.

« Le secteur de la santé est le dernier rempart du Liban… mais il a besoin de protection. »

L’expert en politiques de santé, le Dr Fadi Nassar, a déclaré à Al Safa News que le classement du Liban parmi les pays arabes les plus performants sur le plan médical « tient davantage à la solidité du capital humain qu’à un quelconque soutien de l’État ». Mais la pérennité de cette excellence nécessite une stabilité financière, un appui aux hôpitaux universitaires et le financement des programmes de formation afin d’éviter la perte des compétences restantes ».

Il met en garde contre une vague d’émigration médicale susceptible de menacer l’avenir du secteur si un plan d’urgence n’est pas rapidement mis en place, notamment à travers :

– le renforcement du financement des hôpitaux

– le soutien à l’assurance maladie publique

– l’amélioration des salaires des professionnels de santé

– le rétablissement de la confiance dans le système de santé, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays

Malgré toutes les difficultés, le Liban est parvenu à préserver une position avancée dans le domaine des soins de santé en 2025, confirmant que ce secteur demeure une valeur nationale qu’il est impératif de protéger. Alors que les pays de la région investissent des milliards pour développer leurs systèmes de santé, le Liban prouve une fois de plus que son capital humain constitue sa ressource la plus solide… et celle qui a le plus besoin d’être préservée.