Mahmoud Abbas a été reçu à l'Élysée par Emmanuel Macron pour discuter de l'avenir de la Palestine que la France a reconnu formellement en septembre dernier à l’ONU. La mise en œuvre du cessez-le-feu à Gaza est une première étape du plan Trump qui paraît aujourd’hui stabilisée. Cette rencontre marque la première visite d'Abbas à Paris depuis la reconnaissance officielle par la France de l'État de Palestine. Pour autant , historiquement Paris n’a toujours joué qu’un rôle secondaire au Moyen-Orient. Les deux leaders ne sont pas moteurs sur la suite de la reconstruction de Gaza: les Etats-Unis et l’Arabie Saoudite sont en première ligne sur cette partie essentielle de l’avenir du peuple palestinien.

Même très affaibli en interne comme sur la scène internationale, Macron, au nom de son pays poursuit plusieurs objectifs : Réaffirmer son rôle diplomatique dans la région. Relancer la diplomatie autour de la solution à deux États. Renforcer son influence au Moyen-Orient.

La France souhaite que l'Autorité palestinienne retrouve un rôle central dans la gestion du territoire palestinien, actuellement sous domination du Hamas. Cependant, Israël observe avec méfiance ce rapprochement franco-palestinien, craignant que Paris pousse à réintroduire l'Autorité palestinienne à Gaza sans garanties sécuritaires solides.

Mahmoud Abbas est un « vieux » leader usé et souvent montré du doigt pour sa gestion des deniers internationaux. La France vient de lui accorder 100 millions d’euros de dons . Pourquoi faire ? Il aurait été préférable, s’indigne une partie de la classe politique française, de construire directement sur place hôpitaux et écoles plutôt que de laisser ces sommes au vent mauvais de la corruption.

De son coté, Macron, bien plus jeune, mais tout autant usé par l’exercice du pouvoir, a allumé un contre-feu diplomatique : informé de la libération imminente de l’écrivain franco-allemand, Boualem Sansal détenu depuis un an arbitrairement dans les geôles algériennes, et libéré à la demande officielle du Président allemand Frank-Walter Steinmeier, le Président français a investi le champ international de la cause palestinienne. Macron a préféré regarder ailleurs que de constater sa propre humiliation face au pouvoir à Alger.

L’image de la France se ternit inexorablement. Emmanuel Macron y aura beaucoup participé.