À quelques jours du grand meeting du Medef, prévu le 13 octobre à l’Accor Arena de Paris Bercy, le torchon brûle entre l’organisation patronale et certains de ses partenaires. «La mobilisation a été décidée au moment où l’on parle de la taxe Zucman. [...] C’est à ce moment que le Medef décide ce grand mouvement, et ce n’est pas pour défendre l’entreprise.
Cela fait des années que les petites entreprises en souffrent. Est-ce qu’il y a eu une mobilisation du Medef envers les entreprises qui ont parfois été asphyxiées par certains grands groupes du Medef ? Michel Picon, le patron de l’Union des entreprises de proximité (U2P), au micro de RTL, a décidé d’étriller le Medef qui représente plutôt les grandes entreprises. Les PME et TPE qui font le tissu industriel et l’emploi en France sont souvent dans des situations financières périlleuses : à la fin du mois d’avril près de 70.000 défaillances cumulées d’entreprises avaient été enregistrées, soit le niveau le plus élevé depuis 1991.
Les « petites » entreprises, en amont ou en aval des secteurs industriels particulièrement touchés par la mondialisation, les charges, les normes, les surtranspositions de directives européennes, mettent la clef sous le paillasson. Sans parler des multiples recours juridiques pour installer une nouvelle capacité de production dans ce pays. Investir et créer des emplois est devenu un acte de foi, un sacerdoce.
Il y a quelques années la CPME ( ex CGPME) , Confédération des Petites et Moyennes Entreprises avait frôlé la révolte face au CNPF (devenu le Medef). Certains de ses dirigeants expliquaient qu’un « schisme » patronal pouvait avoir lieu, la distance entre une PME et un groupe international étant trop importante. Les besoins des uns et des autres et les contraintes étant trop différents.
Pourtant, face au contexte politico-financier du moment, à la politisation du débat fiscal, les entreprises françaises devraient avancer groupées et unies.
Le Président du Medef, Patrick Martin, joue gros le 13 octobre prochain. De l’ampleur de la mobilisation dépendra la crédibilité du patronat et aussi l’écho dans l’opinion publique. Le Medef risque d’être pris à revers avec l’annonce du budget Lecornu qui promet des baisses de cotisations sur les bas salaires. Des promesses qui ne régleront pas la question de la dépense publique.
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