Pierbattista Pizzaballa, patriarche latin de Jérusalem et cardinal depuis 2023, est considéré comme un candidat crédible pour succéder au pape François. Ce franciscain italien de 60 ans, apprécié à travers les différentes tendances de l’Église, représente une possible figure de compromis entre les partisans d’un pape européen et ceux d’une Église plus universelle.
Parcours religieux et mission en Terre sainte
Né en Lombardie en 1965, il entre très jeune au séminaire, fait ses vœux chez les franciscains à 20 ans, puis est ordonné prêtre en 1990.
Envoyé à Jérusalem pour ses études, il y vit un profond choc culturel et spirituel, qu’il parvient à surmonter.
Enseignant l’hébreu biblique, il participe à la traduction du missel romain en hébreu.
Il intègre la Custodie de Terre sainte en 1999, qu’il dirige dès 2004, supervisant les Lieux saints chrétiens.
Un acteur engagé dans le dialogue interreligieux
En 2014, il organise la rencontre de prière historique au Vatican entre Shimon Peres et Mahmoud Abbas.
Nommé patriarche latin de Jérusalem en 2020, il devient la plus haute autorité catholique latine au Proche-Orient.
Après les attaques du Hamas en 2023, il se distingue par une prise de position équilibrée, condamnant le terrorisme tout en appelant à la paix pour les civils à Gaza.
Il propose symboliquement de prendre la place d’enfants otages détenus par le Hamas.
Approche pastorale et ecclésiologique
Homme de foi discret, il ne s’engage pas publiquement sur les questions controversées, mais adopte une posture traditionnelle teintée de la sensibilité du pape François : accueil des migrants, écologie, dialogue interreligieux.
Il valorise la diversité des rites dans l’Église, reflétant son ouverture d’esprit malgré son attachement à la tradition.
Ses Atouts:
Figure de rassemblement dans une Église divisée.
Fort symbole géopolitique : un pont entre l’Orient et l’Occident.
Sa simplicité franciscaine incarne la vision d’une Église humble, proche des pauvres et des peuples.
Ses Faiblesses:
Son âge (60 ans) pourrait entraîner un long pontificat, ce qui inquiète certains.
Faible connaissance de la Curie romaine.
Positions ecclésiologiques encore floues, ce qui rend sa ligne difficile à anticiper.