Malgré des années de turbulences économiques, politiques et sociales, le secteur de l’enseignement supérieur au Liban continue d’occuper une place de choix, tant à l’échelle régionale que mondiale. Cette réalité s’est confirmée récemment avec l’entrée de l’Université américaine de Beyrouth (AUB) dans la liste des meilleures universités mondiales en matière d’employabilité pour 2025. Elle s’est classée au deuxième rang arabe et au 152ᵉ rang mondial, devançant de nombreuses institutions de la région.
Les indicateurs mondiaux d’employabilité
Les classements internationaux des universités, tels que le QS Graduate Employability Rankings, reposent sur une série de critères, parmi lesquels :
- Le taux d’emploi des diplômés dans les premiers mois suivant leur sortie.
- La force et l’influence des réseaux d’anciens étudiants dans leurs domaines professionnels.
- Les partenariats entre les universités et le marché du travail à travers les stages, la recherche et les opportunités de coopération.
- La réputation de l’université auprès des employeurs, au niveau local comme international.
Dans ce contexte, la performance de l’AUB confirme la qualité de ses programmes académiques et sa capacité à établir un lien étroit entre la formation et les perspectives professionnelles.
Des défis structurels pour l’éducation libanaise
Pourtant, derrière ces réussites, l’éducation au Liban fait face à des défis profonds qui menacent la pérennité de ses succès :
Crise économique : l’effondrement de la monnaie locale et la baisse du pouvoir d’achat des ménages rendent les frais de scolarité dans les universités privées inaccessibles pour de nombreux étudiants.
Fuite des cerveaux : de nombreux enseignants et chercheurs quittent le pays à la recherche de meilleures opportunités, ce qui affaiblit le niveau académique.
Infrastructures fragiles : les coupures d’électricité et la faiblesse de l’internet affectent directement la qualité de l’enseignement numérique et de la recherche scientifique.
Fossé entre public et privé : les universités privées maintiennent un haut niveau, tandis que l’Université libanaise souffre d’un sous-financement chronique.
Impact économique et social
Selon l’expert en enseignement supérieur, le Dr Sami Mourad, interrogé par Al-Safa News, la position de l’AUB parmi les meilleures universités de la région pour l’employabilité de ses diplômés est « une preuve de la qualité de son enseignement et de la confiance des entreprises dans les compétences de ses étudiants. Un tel classement offre au Liban une fenêtre d’espoir et une image positive à l’étranger, tout en attirant des étudiants arabes et internationaux. Cela génère des revenus supplémentaires pour le secteur éducatif et contribue à atténuer la crise financière ».
Le rôle des universités dépasse donc le cadre académique pour devenir un moteur de soutien à l’économie libanaise. Elles attirent des étudiants étrangers, font entrer des devises et renforcent la balance des paiements.
Un témoignage de résilience
Alors que le Liban traverse l’une des crises les plus graves de son histoire contemporaine, la présence continue de l’AUB et d’autres institutions prestigieuses dans les classements mondiaux témoigne de la résilience du système éducatif libanais. Mais la pérennité de ce succès dépend de réformes profondes dans l’éducation publique, d’un soutien accru à la recherche et d’un élargissement des partenariats internationaux. Autant de conditions nécessaires pour que le Liban reste un phare de l’enseignement dans la région.
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