Donald Trump patine. Sa méthode diplomatique faite de coups de poings sur la table et de coup de menton, ne fonctionne pas. La guerre en Ukraine, qui devait se solder par un arrêt des combats en quelques semaines, continue à tuer des civils ukrainiens.
Dans le meurtrier conflit à Gaza, là encore c’est un échec pour Trump dont la politique, dans cette partie du monde, semble guidée par Netanyahu. L’armée israélienne entrée à Gaza, appelle au déplacement des populations gazaouis, frappe ces populations, sans qu’aucune remise en question du soutien américain ne se fasse jour. Trump éructe, vitupère, menace, mais ni Poutine, ni le Premier ministre israélien n’ont modifié leurs marches en avant. Les populations souffrent et Trump continue de jouer son spectacle.
Pire, en humiliant l’Inde avec ses droits de douane outranciers, ce même Trump a jeté dans les bras de la Chine et de la Russie, ce pays qui renforce l’axe du Sud Global en s’opposant frontalement à l’Occident. C’est dans ce paysage que le sommet OCS, à Tianjin en Chine, s’est tenu le 1er septembre dernier. Le défilé militaire chinois illustrait cette montée des tensions mondiales. Ce sommet a illustré la volonté de la Chine d'unir le Sud global contre l'ordre unipolaire occidental. Avec en ligne de mire, une gouvernance internationale plus équilibrée dans laquelle justement le poids des États-Unis serait moins important. Cela se fera-t-il par la diplomatie ou les armes ?
Avec ses méthodes expéditives, Trump, non seulement prend le risque d’affaiblir son pays face à l’axe Chine/Russie/Inde mais en plus fait courir un risque de déflagration mondiale. Trump s’est éloigné de la grande tradition diplomatique américaine qui, à une autre époque, obtenait de magnifiques résultats.
Oû sont les « Henry Kissinger du XXI -ème siècle » ? Cet immense diplomate américain fut le plus brillant diplomate du XXe siècle. Il réalisa un coup de maître dans les années 70. En voyageant secrètement à Pékin en 1971, Henry Kissinger ouvrit la voie à la visite historique de Richard Nixon en Chine un an plus tard.
En contrepartie de la réintégration de la Chine communiste dans le concert des nations, symbolisée par l’attribution du poste de membre permanent du conseil de sécurité de l’ONU à la place de Taïwan, les États-Unis réussirent à diviser le bloc communiste, à isoler l’Union soviétique et à amorcer l’accès de leurs entreprises à un marché de 700 millions de Chinois.
Trump est l’anti Kissinger. En ce moment justement, la Chine et les États-Unis auraient besoin de parler de paix et de négocier.
Avec ses rodomontades, ses hurlements, Donald Trump a plongé une grande partie du monde dans le risque et l’angoisse. Trump a rajouté au désespoir du monde dans une mise en scène politique que même Hollywood aurait refusé comme scénario.