Le mardi 26 août, le président américain Donald Trump a relancé un débat sensible et hautement controversé : celui du rétablissement de la peine de mort dans la capitale des États-Unis, Washington D.C.. Selon le quotidien Le Figaro, Trump a déclaré que la peine capitale serait « fortement dissuasive » face aux crimes graves, en particulier les meurtres. Une déclaration qui s’inscrit dans une série de mesures sécuritaires musclées prises par le président pour lutter contre la violence dans la ville.
Un retour en arrière ?
La peine de mort a été abolie à Washington depuis 1981. Depuis cette date, aucune exécution n’a eu lieu dans la capitale. En 1992, une tentative de réintroduction avait été lancée après un meurtre particulièrement choquant, celui d’un assistant parlementaire. Un référendum avait alors été organisé. Le résultat fut clair : les électeurs, majoritairement démocrates, avaient rejeté la proposition, mettant un coup d’arrêt à cette tentative.
Pourquoi cette annonce maintenant ?
La déclaration du président Trump intervient dans un contexte de tensions croissantes autour de la sécurité à Washington. Ces derniers mois, plusieurs faits divers violents ont fait la une des journaux locaux, et la criminalité reste un sujet de préoccupation pour les habitants.
Donald Trump a récemment ordonné l’envoi de la Garde nationale dans la capitale, avec pour mission de « débarrasser la ville de ses gangs violents ». Pour lui, le rétablissement de la peine de mort s’inscrit dans cette stratégie de « tolérance zéro » contre la violence.
Quels sont les obstacles ?
Le président ne peut pas modifier directement les lois locales de Washington D.C., car la ville dispose de son propre gouvernement local, bien que son autonomie reste limitée par le Congrès fédéral.
Cependant, Trump pourrait tenter une autre voie : modifier le droit fédéral. En effet, les crimes fédéraux peuvent être jugés selon les lois fédérales, et la peine de mort reste légale à ce niveau pour certains délits (comme le terrorisme ou les meurtres de fonctionnaires fédéraux).
En modifiant ces lois, il pourrait permettre à la peine capitale d’être appliquée dans des cas spécifiques sur le territoire de Washington, contournant partiellement l’interdiction locale.
Une mesure avant tout politique ?
Beaucoup d’analystes estiment que cette sortie est aussi un message politique fort, adressé à son électorat. Trump cherche à se positionner comme le président de la sécurité et de l’ordre, en opposition avec les démocrates, souvent perçus comme plus progressistes sur les questions judiciaires.
La question de la peine de mort reste profondément divisive aux États-Unis. Certains y voient une sanction juste pour les crimes les plus graves, d'autres dénoncent une pratique inhumaine, coûteuse et sujette à des erreurs judiciaires.
Le rétablissement de la peine de mort à Washington reste très incertain, compte tenu des blocages juridiques et politiques. Mais l’annonce du président Trump relance le débat sur la manière de lutter contre la criminalité dans les grandes villes américaines. Plus qu’une réforme juridique immédiate, cette déclaration s’inscrit dans une stratégie politique de communication visant à séduire une partie de l’opinion publique attachée à la fermeté et à la loi.