Les interventions récentes d’Israël en Syrie et au Yémen s’inscrivent dans un contexte régional tendu, marqué par des rivalités géopolitiques. Depuis la chute de Bachar el-Assad en décembre 2024, Israël a intensifié ses opérations militaires en Syrie, visant à empêcher l’installation de forces hostiles près de ses frontières. En Syrie, les Druzes sont ciblés.

La situation semble s’apaiser. Mais la guerre civile menace le pouvoir du nouveau président Ahmad Al-Charaa. L’armée israélienne a mené plus de 980 bombardements, détruisant une grande partie de l’arsenal syrien restant, y compris des frappes sur le ministère de la Défense à Damas le 16 juillet 2025. Ces actions, souvent justifiées par la protection de la communauté druze à Soueïda et la démilitarisation du sud syrien, ont été critiquées comme des violations du droit international par la Syrie et l’Union européenne.

L’armée israélienne peut-elle au nom de la protection de l’Etat hébreu continuer à violer le droit international ?

Israël, depuis quelques jours, cibles les rebelles houthistes, soutenus par l’Iran, en réponse à leurs attaques de missiles et de drones contre son territoire. En juillet 2025, des frappes israéliennes ont visé des ports comme Hodeïda et des infrastructures clés, accusés de servir au transfert d’armes iraniennes. Ces opérations, comme l’opération « Black Flag », ont suivi des attaques houthistes, notamment sur l’aéroport de Tel-Aviv. Les Houthistes, intégrés à l’« axe de la résistance » iranien, continuent leurs actions par solidarité avec les Palestiniens, malgré un affaiblissement régional de cet axe. Après les bombardements massifs américains sur les installations nucléaires iraniennes, Téhéran semble disposé à un meilleur contrôle international mais pas à stopper l’enrichissement nucléaire. Cette perspective rend Tel Aviv sur le qui-vive, prêt à frapper de nouveau l’Iran.

Evidemment, les interventions israéliennes s’inscrivent dans une stratégie visant à contrer l’influence iranienne et ses alliés (Houthistes, Hezbollah, Hamas), affaiblis depuis 2023. Les frappes en Syrie et au Yémen, ainsi que les tensions avec l’Iran, illustrent la volonté d’Israël de maintenir une hégémonie militaire tout en exploitant l’instabilité régionale. Cependant, cette approche, qualifiée de risquée, alimente les tensions et complique les efforts de désescalade, notamment à Gaza, où la guerre se poursuit avec des conséquences humanitaires graves. Le peuple gazaoui souffre lourdement. La crise humanitaire et alimentaire mobilise une partie de l’Occident. Mais l’axe Tel Aviv /Washington semble sourd et aveugle au drame que vivent les Gazaouis. La Chine, les yeux braqués sur l’avenir de Taïwan et la Russie obnubilée par la conquête de l’Ukraine restent immobiles. Leur soutien à l’Iran s’est affaibli.

Les actions d’Israël en Syrie et au Yémen reflètent une politique trop agressive pour sécuriser ses intérêts face à l’Iran et ses « proxies », mais elles exacerbent les tensions régionales et suscitent des condamnations internationales. Jusqu’où l’armée israélienne portera le feu et la désolation ?

L’atroce pogrom du 7 octobre qu’à subi Israël permettra-t-il à l’Etat hébreu d’intervenir quand il le veut aussi longtemps qu’il le souhaite ? La communauté internationale n’est pas muette. Mais ses récriminations ne sont pas efficaces. Pendant ce temps, à Gaza les Palestiniens meurent, pris en tenaille entre Tsahal et le Hamas.