Le Moyen-Orient est au bord de l’embrasement. La guerre entre Israël et l’Iran est inscrite dans le marbre de l’histoire de la région depuis des années. Mais l’effroyable attaque du 7 octobre en terres israéliennes aurait été le détonateur politique et militaire : Tsahal a tenté d’éradiquer les proxys de l’Iran, Hezbollah et Hamas en tête, en frappant aussi les Houthis. Dans la logique militaire d’Israël, ne restait plus qu’à déclencher une offensive contre le régime des Mollahs pour atteindre la source : l’arme nucléaire Iranienne en préparation visant la destruction de l’Etat Hébreu.

Au-delà des justifications politiques, ces interventions, -alors que les conflits régionaux se multiplient, donnant le sentiment d’une sorte de « troisième guerre mondiale régionale »- posent la question du Droit International. Avant la Seconde guerre mondiale, l’ancêtre de l’ONU, la SDN (Société des Nations Unis) n’a pas eu son mot à dire dans les attaques de l’Allemagne nazie.

Cette escalade militaire au Moyen-Orient soulève des questions sur le respect du droit international. Les frappes israéliennes sur des sites nucléaires ont été condamnées par l'AIEA. L’Agence sur le contrôle du nucléaire souligne que de tels bombardements menacent la sécurité nucléaire et la paix régionale. Le président russe Vladimir Poutine a qualifié les actions israéliennes de violation de la Charte des Nations Unies, tandis que le secrétaire général de l'ONU, António Guterres, a appelé à la désescalade… Poutine a-t ’il demandé l’avis du conseil de sécurité de l’ONU pour déclencher son offensive en Ukraine ?

Non-respect de conventions de Genève

L'Iran a dénoncé les frappes israéliennes comme des « crimes de guerre », notamment après une attaque sur un hôpital. De son côté, Israël a accusé l'Iran d'attaques « criminelles » contre des civils, notamment après une frappe sur l'hôpital Soroka à Beersheba. Ces accusations mutuelles illustrent une violation potentielle des Conventions de Genève, qui protègent les civils et les infrastructures non militaires en temps de conflit.

Le droit international est borné par des normes claires (interdiction d'attaquer des sites nucléaires, protection des civils). Ce droit international est aujourd’hui invisibilisé par l'absence d'un mécanisme d'application contraignant. Il y a les principes humanistes de l’ONU et son application concrète sur le terrain. Les vetos au Conseil de sécurité de l'ONU et les intérêts géopolitiques des grandes puissances (États-Unis, Russie, Chine) limitent les sanctions ou interventions. On le sait. Plus la nation est puissante ou soutenue par les Puissants, plus le veto de l’ONU est contourné. Les États-Unis, alliés d'Israël, ont coordonné certaines actions, tandis que la Russie soutient l'Iran diplomatiquement. Le risque d’un conflit bien plus généralisé existe réellement.

Sans respect du Droit International pour les uns, que dire aux autres ? Israël est en état de survie permanent. C’est vrai. Mais que dire à la Chine si demain elle envahit Taïwan ?

Les peuples souffrent, ils ont besoin de savoir que les règles du Droit international seront respectées.