Avec le temps, les répercussions du « Déluge d’Al-Aqsa » se dévoilent de plus en plus, une opération dont l’un des objectifs était de recréer la scène de David et Goliath dans une bataille inversée, menée par un Goliath faible contre un David tyrannique. Si les planificateurs et les exécutants ont réussi dans la première phase du Déluge d’Al-Aqsa, ils commencent, deux semaines après l’opération qui « a stupéfié le monde », à souffrir de la riposte israélienne, dont ils avaient mal calculé l’ampleur et mal anticipé les conséquences.
Avec le temps, nous avons vu la bande de Gaza détruite, tandis que ses habitants, déjà réfugiés de guerres précédentes avec Israël, sombrent dans un exil dont les conditions sont extrêmement dures.
Avec le temps, nous avons vu les habitants de la Cisjordanie et de Jérusalem souffrir cruellement, leurs camps et maisons détruits, leurs moyens de subsistance et arbres coupés, leur pauvreté s’aggravant.
Avec le temps, nous avons vu le sud du Liban, en particulier la région au sud du Litani voisine d’Israël, mais aussi le nord du Litani, une partie de la Bekaa et la banlieue sud de Beyrouth, frappés par la mort de leurs habitants, la destruction de leurs villages, le déplacement de leurs enfants, la dispersion de leurs ressources et la poursuite des attaques israéliennes.
Inutile d’en rajouter sur des conséquences que tout le monde connaît, ni sur les positions à leur égard, surtout le refus de les reconnaître. L’essentiel est que la souffrance ne prendra fin qu’avec la paix entre tous les pays de la région, y compris ceux qui ne peuvent encore imaginer que la paix soit l’aboutissement inévitable.
Regardons un instant la réalité :
Les États-Unis, sous la présidence de Donald Trump, mènent des efforts diplomatiques soutenus par des menaces militaires pour mettre fin aux guerres du Moyen-Orient et passer à la paix.
Israël invente des prétextes ou utilise ceux qu’il trouve disponibles, pour affaiblir tous ses voisins et imposer la paix qu’il souhaite.
Au lieu de reconnaître la faiblesse de leurs positions, causée par leur isolement et leur insistance à jouer un rôle qui dépasse leurs capacités, certains continuent d’accentuer leur intransigeance et tentent d’imposer des conditions comme si rien n’avait changé depuis le « Déluge d’Al-Aqsa », l’accord de cessez-le-feu et le changement de régime en Syrie.
La région ne peut continuer à brader la vie de ses habitants, ses richesses naturelles et ses ressources dans des guerres sans fin.
La paix est un destin inévitable si les peuples de la région, surtout ceux qui souffrent, veulent améliorer leur situation. La paix est une équation sans perdant, surtout lorsqu’elle résulte d’une conviction, car une paix imposée n’est pas une paix, mais une pause pour reprendre son souffle avant de nouvelles guerres.
Ceux qui ont subi de lourdes pertes à la guerre ne sont pas tenus d’agir en vaincus. Mais ils ne peuvent non plus agir en vainqueurs, comme s’ils détenaient toutes les cartes et imposer leurs conditions.
Ce qui est requis, c’est un peu de réalisme et le désir de passer d’une réalité misérable à une situation meilleure.
La région ne peut rester éternellement en guerre, et les hostilités doivent prendre fin. L’Europe a oublié ses guerres (France-Angleterre, France-Allemagne) et s’est unie. Le Japon a surmonté sa catastrophe et s’est réconcilié avec les États-Unis. À l’inverse, la Russie s’enlise dans la guerre pour retrouver sa gloire impériale, et l'organisation État islamique » vit de l’effusion de sang, tentant de ressusciter un califat révolu.
Les deux modèles sont clairs, et il ne reste à la région qu’à choisir.