Les relations sino-américaines restent tendues ce week-end, avec des répercussions tant sur le plan militaire que diplomatique.

Revenant sur sa politique tarifaire exorbitante, le président Trump envisage d'exempter certains secteurs, comme l'industrie automobile, ou de maintenir des droits de douane de 25 % sur les voitures et pièces détachées fabriquées à l'étranger. Trump a laissé entendre que des négociations étaient en cours pour parvenir à un accord, mais la Chine a démenti cette rumeur. Le ministre chinois du Commerce a simplement réitéré que si les États-Unis souhaitaient réellement résoudre ce conflit, ils devraient annuler tous les droits de douane imposés unilatéralement. Les propos de Trump ont également été réfutés par le secrétaire au Trésor américain, qui a révélé qu'aucune négociation n'avait encore commencé. Parallèlement, depuis le 9 avril, le président américain a gelé les droits de douane sur un certain nombre de pays afin de les contraindre à « négocier » dans les semaines à venir. On ignore encore quels nouveaux droits de douane Trump imposera aux pays incapables de conclure un accord avec les États-Unis et si ces nouveaux droits remplaceront définitivement les droits de douane réciproques suspendus, ou serviront simplement de droits provisoires pendant la poursuite des négociations. En attendant, les États-Unis maintiennent un droit de douane universel de 10 % sur la quasi-totalité des biens importés aux États-Unis, ainsi que des taux plus élevés pour certains produits.

Les hésitations de Trump sur les droits de douane ont créé une incertitude considérable pour les entreprises et les consommateurs. Elles ont également ébranlé les marchés, entraînant la chute des actions et des actifs américains.

Au niveau international, de grandes organisations ont mis en garde contre un ralentissement économique mondial, les taxes à l'importation imposées par Trump menaçant de remodeler le commerce mondial et de réorienter les flux financiers à travers le monde.

Le Fonds monétaire international (FMI) a pour sa part exhorté les pays à résoudre rapidement les tensions commerciales, avertissant que l'escalade des différends menace la stabilité et la croissance économiques mondiales. Le FMI a récemment abaissé ses prévisions de croissance mondiale et relevé ses estimations du risque de récession pour l'économie américaine de 25 % à environ 40 %.

La guerre sino-américaine a également eu des répercussions militaires. Les États-Unis ont rouvert un aérodrome historique sur l'île de Tinian, un emplacement stratégique dans le Pacifique. Cette mesure vise à améliorer la préparation militaire et à réduire la vulnérabilité face au développement des capacités balistiques de la Chine.

Situation dans les pays de l'ASEAN

Les pays asiatiques adoptent diverses stratégies face à l'escalade des tensions entre les États-Unis et la Chine, en équilibrant leurs intérêts économiques, leurs préoccupations en matière de sécurité régionale et leurs priorités diplomatiques.

Les pays d'Asie du Sud-Est s'efforcent de maintenir une position neutre et prônent le rôle central de l'ASEAN dans les affaires régionales. Le Premier ministre singapourien, Lee Hsien Loong, a souligné que la région ne devait pas être divisée en camps opposés, mettant en avant les efforts déployés pour maintenir de bonnes relations avec les États-Unis et la Chine. De même, les dirigeants malaisiens se concentrent sur l'intégration régionale et la médiation dans les conflits, tout en gérant les tensions sino-américaines.

La Chine continue de privilégier ses relations avec les pays de l'ASEAN, cherchant à les rapprocher par une coopération accrue. Les visites prévues du président Xi Jinping dans plusieurs pays de l'ASEAN en 2025 soulignent la volonté de la Chine d'approfondir ces liens. Cette approche vise à contrebalancer l'influence des États-Unis dans la région et à préserver l'autonomie stratégique de la Chine.

Entretemps, la scène américaine est en ébullition. Une douzaine d'États américains se sont associés dans une action en justice visant à bloquer les droits de douane imposés par le président Donald Trump. La plainte, déposée auprès du Tribunal de commerce international des États-Unis et dirigée par le gouverneur et le procureur général de l'État de New York, soutient que le président n'avait pas l'autorité nécessaire pour imposer ces taxes et souligne que ces droits de douane doivent être approuvés par le Congrès américain.