Lors d'une réunion de groupe mercredi soir, les élus du parti présidentiel ont massivement voté en faveur d'un mandat pour leurs négociateurs qui participeront à la Commission mixte paritaire lundi soir avec certains points clés.

Valeurs Actuelles

La moitié de la semaine sera consacrée à permettre à la majorité et à la droite de peaufiner leurs positions et arguments respectifs en vue d’aboutir à un compromis lors de la Commission mixte paritaire (CMP) lundi prochain, concernant le projet de loi sur l’immigration, qui a été rejeté au palais Bourbon. Actuellement, l’accent est mis sur les préparatifs. Alors que les principaux membres de LR ont été reçus mercredi à Matignon, avec une autre rencontre prévue jeudi, le parti présidentiel resserre ses rangs, comme en témoigne la réunion de groupe organisée à l’Assemblée nationale mercredi soir sous l’initiative de son président Sylvain Maillard, comme le détaille Le Figaro.

Lors de cette réunion, les députés Renaissance ont massivement voté en faveur d’un mandat, énonçant quelques points clés qui serviront de lignes directrices pour leurs négociateurs à la Commission mixte paritaire (CMP). Le vote, avec 101 députés favorables, 5 abstentions et 4 votes contre, témoigne d’un fort soutien en faveur d’un accord avec la droite. Parmi les opposants, on compte la députée de Paris Clara Chassaniol, qui se trouve être la suppléante du ministre délégué chargé des Transports, Clément Beaune.

L’AME, cheval de bataille du camp Macron

Dans ce mandat, les députés de la majorité ont sélectionné les éléments à conserver ou à supprimer du texte du Sénat, qui servira de base de travail aux parlementaires. En signe envers la droite, ils ont soutenu le maintien d’une mesure symbolique adoptée au Sénat, renforçant les régularisations des travailleurs clandestins dans les métiers en tension, laissant ainsi aux préfets la responsabilité sur cette question. Cependant, pour satisfaire son aile gauche, préoccupée par le durcissement du projet de loi, le groupe présidentiel souhaite maintenir l’interdiction de placer en centre de rétention administrative (CRA) des mineurs étrangers de moins de 16 ans, même s’ils sont accompagnés d’adultes. Cette mesure avait été adoptée en Commission des lois début décembre.

Sous l’impulsion d‘Emmanuel Macron mardi soir, exhortant à la construction rapide d’un compromis tout en agissant « avec férocité », la majorité a défini trois conditions vis-à-vis des Républicains. Tout d’abord, le retrait de la réforme de l’AME, controversée et adoptée au Sénat. Ensuite, la suppression de l’article liant le bénéfice des prestations sociales non contributives à cinq années de résidence stable et régulière en France. Enfin, l’abandon de la restriction à l’accès à la nationalité pour les mineurs nés en France de parents étrangers qui, selon l’état actuel du texte, est conditionné par une manifestation de la volonté, une résidence de dix ans sur le territoire national et une condition d’assimilation.