Le parti présidé par Jordan Bardella souhaite mettre fin aux soupçons d’ingérence russe avant les élections européennes de 2024. Le RN compte ainsi rembourser en une fois son prêt de 6 millions d’euros d’ici la fin de l’année.

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Le Rassemblement national (RN) souhaite se débarrasser de son « pire boulet », glisse un élu RN. D’après des informations de RTL révélées ce mardi 4 juillet, le président du parti lepéniste Jordan Bardella prévoit de rembourser le prêt russe du RN avant la fin de l’année 2023, en vue de la campagne des élections européennes de 2024. Le parti est encore endetté de 6 millions d’euros, après un emprunt total de 9,14 millions d’euros, contracté en 2014, auprès de la banque tchéco-russe First Czech Russian Bank (FCRB). Il devait rembourser la totalité de la somme en cinq ans.

Un paiement « en une seule fois »

Pour accélérer ce paiement, Jordan Bardella mise sur le versement à l’automne de la subvention publique calculée sur le résultat des élections législatives, indique RTL. La somme est d’environ 10,2 millions d’euros. Le numéro un du parti compte ainsi rembourser le prêt russe « en une seule fois, avant la fin de l’année, sauf dépense exceptionnelle », confirme un cadre à RTL.

Ce projet a pour but d’écarter les soupçons d’ingérence russe à l’égard du RN. Le parti fondé par Jean-Marie Le Pen a été à plusieurs reprises critiqué pour ce prêt. « C’était un cadavre encombrant. Après l’invasion de l’Ukraine, il est devenu puant », a confié un élu RN à la radio.

Une « courroie de transmission » du Kremlin ?

En 2022, le parti avait lancé une commission d’enquête parlementaire sur les ingérences étrangères dans la politique française, tentant de montrer son innocence. Mais le rapport final de cette commission avait davantage mis à mal le RN. La députée Renaissance, Constance Le Grip, chargée de la rédaction du document, avait conclu que le RN était une « courroie de transmission » du Kremlin.

Une telle accusation avait d’ailleurs servi Emmanuel Macron lors du débat de l’entre-deux-tours à l’élection présidentielle de 2022. Le Président, candidat à sa réélection, avait accusé Marine Le Pen : « Vous dépendez du pouvoir russe, vous parlez à votre banquier quand vous parlez à la Russie. »