Des dizaines de militants de SUD-Rail se sont introduits dans un colloque organisé à Paris en présence du ministre des Transports Clément Beaune. Pour s’y rendre, ils n’ont pas hésité à forcer un barrage de police sur les Champs-Élysées.

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Clément Beaune a dû faire face à des cheminots mécontents. Le ministre des Transports a participé au colloque annuel de la Fédération nationale des associations d’usagers des transports (Fnaut) dans la matinée, à Paris, avant d’assister à une réunion dans l’après-midi sur le sort de la filiale Fret SNCF, menacée d’un démantèlement par la Commission européenne. Lors de ce colloque, des cheminots du syndicat SUD-Rail ont investi les lieux, n’hésitant pas à enfumer le hall du bâtiment, près des Champs-Élysées, relate 20 Minutes ce mardi 23 mai.

Des fumigènes allumés en plein colloque

« Si vous attaquez le Fret SNCF, on deviendra méchants », ont notamment menacé les syndicalistes, dont le représentant de SUD-Rail Fabien Villedieu. Alors que les alarmes du bâtiment ont retenti en raison des fumigènes, Clément Beaune a en retour promis aux syndicalistes de « discuter ensemble de décisions qui sont parfois difficiles ». « Il n’y aura pas de privatisation, il y aura un fret ferroviaire public qui va demeurer en France, on va le développer, je veux travailler avec vous pour protéger l’emploi », a assuré le ministre, relaie 20 Minutes. Sur Twitter, ce dernier a d’ailleurs promis de « continuer toujours de dialoguer et de défendre notre service public ferroviaire », annonçant recevoir dans l’après-midi les organisations syndicales de la SNCF « pour garantir l’avenir du fret ferroviaire en France ».

Un barrage de police forcé

Pour s’introduire au colloque, les cheminots n’ont pas hésité à forcer un barrage de police sur les Champs-Élysées. Après cette action, des CRS et des agents de la BRAV-M ont été déployés pour éviter tout débordement.

Fret SNCF dans la tourmente

La filiale, assurant environ 50 % du transport ferroviaire de marchandises dans l’Hexagone, est dans le viseur de Bruxelles, rappelle 20 Minutes. La Commission européenne se penche particulièrement sur les aides qu’a pu bénéficier Fret SNCF entre 2007 et 2019, notamment avec l’annulation de sa dette financière de 5,3 milliards d’euros. Si Bruxelles juge ces aides illégales, cela pourrait signer la fin de Fret SNCF.