Le Mexique a délivré son premier passeport « non genré », devenant ainsi le 17e pays à accorder ce type de papier d’identité.
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Mercredi 17 mai se tenait la journée mondiale de lutte contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie. Profitant de cet évènement, le Mexique a délivré son premier passeport « non-binaire », remis par le ministre des Affaires étrangères au magistrat Jesús Ociel Baena.
« C’est très important que l’état mexicain reconnaisse ça », a indiqué l’intéressé auprès de BFMTV, estimant que cela « fait partie de la reconnaissance d’un droit fondamental : celui de développer librement notre personnalité ». Ce passeport non-binaire devrait ainsi permettre aux personnes ne s’identifiant pas comme homme ou femme de se définir avec un « X », dans le champ correspondant au sexe.
Le Mexique emboîte le pas à seize autres pays
Avec cette mesure, le Mexique devient ainsi le 17e pays dans le monde à adopter ce passeport. Avant lui, l’Argentine, la Colombie, l’Islande, ou encore le Pakistan, avaient déjà fait le même choix de franchir le pas. Les États-Unis avaient également entrepris une démarche similaire en octobre 2021, délivrant un premier passeport avec le genre « X » à un certain D. Ojeda, avant d’élargir cette possibilité à tous les demandeurs de passeports en 2022. Cette autorisation qui ne demande aucun justificatif médical ou psychologique avait été accueillie avec emballement par les individus concernés. En effet, aux États-Unis, environ 1,2 million de personnes se définissent comme non-binaires, relate Le Monde.
En Europe, c’est l’Allemagne qui a, la première, introduit un troisième genre « divers » à l’état civil, en 2018. Le parti de gauche, les libéraux, ainsi que les Verts avaient pourtant critiqué le texte de loi à l’origine de cette possibilité, le jugeant insuffisant. En effet, contrairement aux États-Unis, une attestation médicale ou sur l’honneur est nécessaire pour faire cette demande, souligne La Croix.
Du côté de la France, « tout individu, même s’il présente des anomalies organiques, doit être obligatoirement rattaché à l’un des deux sexes, masculin ou féminin, lequel doit être mentionné dans l’acte de naissance », retient la jurisprudence. Si la démarche n’est pas autorisée, la question de l’adoption de passeports « non genrés » avait fait l’objet de vifs débats, lors du vote du projet de loi bioéthique, en 2021.