L’Union européenne a annoncé l’interdiction du composé chimique TPO, largement utilisé dans les vernis semi-permanents, une mesure entrée en vigueur au début de ce mois. Cette décision fait suite à des études scientifiques confirmant les risques graves pour la santé de cette substance, notamment ses effets potentiels sur la fertilité et l’augmentation du risque de cancer. Le Liban semble désormais prêt à suivre l’exemple européen, l’interdiction devant être appliquée localement dès la publication de la circulaire officielle.

Pourquoi cette substance a-t-elle été interdite ?

La substance interdite, le Trimethylbenzoyl Diphenylphosphine Oxide (TPO), agit comme photo-initiateur : elle permet au gel de durcir sous la lumière ultraviolette et donne aux ongles un aspect brillant et durable pendant plusieurs semaines.

Mais les recherches européennes ont mis en évidence des effets préoccupants liés à une exposition répétée :

- Impact toxique sur la fertilité.

- Risques potentiels pour le fœtus pendant la grossesse.

- Classement parmi les substances cancérogènes et toxiques pour la reproduction de catégorie 1B.

La position du Liban

Lana Dergham, directrice générale de l’Institut libanais de normalisation (LIBNOR), a indiqué que les décisions européennes en matière de sécurité des consommateurs sont automatiquement appliquées au Liban. Elle a précisé que l’institution prendra les mesures nécessaires pour bloquer l’entrée de nouveaux produits contenant du TPO. La responsabilité du retrait des produits déjà présents sur le marché incombe au ministère de l’Économie, qui a confirmé son engagement à appliquer la décision dès réception officielle.

Quel impact pour les salons de beauté ?

Les salons de beauté libanais devront cesser d’utiliser les produits contenant du TPO et se tourner vers des alternatives plus sûres, capables d’assurer la même qualité et la même tenue sans nuire à la santé des consommateurs. Cette transition pourrait entraîner une réorganisation des services et une légère hausse des prix, le temps que les produits de remplacement soient disponibles.

La spécialiste des ongles Judy Hage a déclaré à Al Safa News : « Cette décision est une étape nécessaire pour protéger les consommateurs des dangers sanitaires confirmés par les études européennes. Le secteur de la beauté au Liban a besoin d’un contrôle plus strict afin de garantir l’absence de substances cancérogènes ou nocives pour la santé reproductive. Certes, la mesure pourrait provoquer quelques perturbations sur le marché à court terme, mais elle ouvre la voie à des produits plus sûrs et plus durables à long terme. »

Un tournant dans les normes cosmétiques mondiales

En définitive, cette interdiction constitue une avancée majeure dans les normes de sécurité des cosmétiques à l’échelle mondiale, avec des répercussions certaines sur l’industrie de la beauté au Liban. Le principal défi consistera à appliquer rapidement l’interdiction et à veiller à ce que les substances prohibées soient remplacées par des alternatives sûres, afin de préserver la santé des consommateurs libanais.