Une question importante s’impose: les effets d’un rayonnement radioactif pourraient-ils atteindre Beyrouth si le réacteur nucléaire de Dimona, situé dans le désert du Néguev, était ciblé ?
Et la crainte d’un rayonnement nucléaire à Beyrouth est-elle justifiée dans le contexte de tensions militaires répétées dans la région ?
Bien que cette question puisse paraître lointaine à première vue, elle résonne dans un monde où les surprises nucléaires ne manquent pas — de l’explosion du réacteur de Tchernobyl en Ukraine en 1986 à celle de la centrale de Fukushima Daiichi au Japon en 2011, à la suite d’un violent séisme. Mais dans le contexte géographique et scientifique du Moyen-Orient, dans quelle mesure ce scénario est-il réaliste ?
Le niveau de danger radiologique lié à tout incident nucléaire dépend de plusieurs facteurs essentiels :
Le type d’explosion : s’agit-il d’une explosion nucléaire ou d’un bombardement conventionnel d’une installation nucléaire ? Le premier cas libère immédiatement d’énormes quantités de radiation, tandis que le second est plus limité et pourrait entraîner une fuite radioactive partiellement maîtrisable.
La quantité de matière radioactive libérée : toutes les explosions ou incidents nucléaires ne produisent pas forcément une fuite radioactive importante. Dans certains cas, les matières nucléaires restent confinées dans l’installation.
La météo et la direction du vent : le vent est le principal vecteur de dispersion des particules radioactives, en particulier s’il se dirige vers des zones densément peuplées.
La distance : plus on s’éloigne de la source de l’incident, plus le niveau de radiation diminue drastiquement.
Beyrouth est-elle hors de danger direct ?
Beyrouth est située à environ 250 km du réacteur de Dimona, une distance considérée comme suffisante pour réduire quasiment à zéro le risque d’exposition directe aux radiations, même en cas de fuite majeure.
Théoriquement cependant, le risque que des poussières radioactives atteignent la ville via les vents est extrêmement faible, et ne pourrait se produire que si plusieurs conditions simultanées sont réunies :
Une fuite massive et immédiate de matières radioactives ;
Des vents forts et constants dirigés directement vers le nord ;
L’absence d’obstacles naturels ou de reliefs susceptibles de freiner la dispersion.
Les expériences passées montrent que même lors de catastrophes majeures comme celle de Fukushima, la contamination radioactive significative ne s’est pas étendue au-delà de 80 km du site.
Ainsi, bien que l’inquiétude populaire concernant toute menace nucléaire dans une région politiquement et militairement instable soit légitime, les données scientifiques et géographiques montrent clairement que Beyrouth reste hors de danger immédiat, sauf en cas de scénario inédit accompagné de conditions climatiques exceptionnelles.
En cas d’alerte nucléaire : quelles mesures prendre ?
Les 10 premières minutes :
Entrez immédiatement dans n’importe quel bâtiment, restez éloigné des fenêtres, car les particules radioactives commencent à tomber environ 10 minutes après l’explosion.
Dans les premières 24 heures :
- Ne quittez en aucun cas le bâtiment, la radiation est à son pic.
- Retirez vos vêtements, potentiellement contaminés, et lavez-vous soigneusement.
- Suivez les consignes officielles données par les autorités.
- Ne consommez ni nourriture ni eau provenant de l’extérieur.
Pendant les deux jours suivants :
- Ne sortez que si absolument nécessaire, et couvrez tout votre corps.
- Lavez soigneusement les contenants alimentaires à l’eau et au savon.
- Protégez les enfants et les femmes enceintes, plus sensibles aux radiations.
- Restez à l’écoute des instructions officielles.
Que se passe-t-il réellement lors d’une explosion nucléaire ?
- Un flash lumineux qui peut causer une cécité temporaire.
- Une chaleur extrême brûle la peau et déclenche des incendies.
- Une onde de choc détruit les bâtiments.
- Une radiation et une poussière létales.
- Une impulsion électromagnétique (EMP) qui désactive les communications.
En période de crise, la préparation et l’information sont les clés de la survie :
- Identifiez à l’avance les abris sûrs et établissez un plan d’urgence.
- Préparez un sac de survie contenant vos effets personnels essentiels et vos médicaments.