La célèbre marque allemande de confiserie Haribo a provoqué un véritable choc en annonçant le rappel d’un lot de ses bonbons « Happy Cola » aux Pays-Bas, après que certaines boîtes ont été testées positives à des traces de cannabis (haschisch). Plusieurs personnes, dont des enfants, ont été victimes de malaises : vertiges, nausées, troubles physiques.
L’Autorité néerlandaise de sécurité alimentaire et des produits de consommation a confirmé la contamination après analyses de laboratoire, déclenchées par les signalements de familles inquiètes ayant constaté des symptômes inhabituels chez leurs enfants. Une enquête est en cours pour déterminer comment une substance stupéfiante a pu se retrouver dans un produit destiné aux plus jeunes. Haribo a réagi rapidement en retirant le lot concerné des rayons néerlandais, précisant que l’incident est isolé et ne concerne pas ses autres produits, notamment ceux commercialisés au Liban.
Une erreur isolée ? Non, un problème plus vaste
Au-delà de ce rappel, l’affaire relance le débat sur la sécurité des produits alimentaires destinés aux enfants. Ces produits, souvent présentés comme ludiques et adaptés, peuvent contenir des substances nocives ou controversées sur le plan sanitaire.
La nutritionniste libanaise Dr Mireille Haddad explique : « Le danger ne réside pas uniquement dans des erreurs graves comme l’introduction de drogues, mais aussi dans des ingrédients utilisés régulièrement et nocifs à long terme pour les enfants : excès de sucre, colorants artificiels, édulcorants chimiques… » Elle ajoute : « Malheureusement, de nombreux parents ne lisent pas attentivement les étiquettes, ou ne connaissent pas les effets des composants. Cela expose les enfants à des risques comportementaux, digestifs, voire nutritionnels. »
Parmi les produits couramment jugés problématiques :
- Bonbons gélifiés et sucettes : contiennent souvent des colorants (E129, E102) liés à l’hyperactivité et aux allergies.
- Boissons énergétiques miniatures pour enfants : en expansion malgré leur teneur élevée en caféine et en sucre, dangereuse pour le cœur et les nerfs.
- Chips pour enfants : fortes en sel, graisses saturées et exhausteurs de goût nocifs pour la tension et les reins.
- Chewing-gum aromatisés : souvent riches en aspartame ou saccharine, deux édulcorants controversés.
- Barres chocolatées et margarines transformées : peuvent contenir des graisses trans, néfastes pour le cœur, et facteurs de surpoids et de diabète.
Que faire ?
Selon le Dr Haddad, il faut avant tout renforcer la conscience des parents. Lire les étiquettes, se méfier des slogans « pour enfants », et ne jamais considérer cette mention comme un gage de sécurité.
Elle appelle aussi les autorités sanitaires arabes, dont celles du Liban, à renforcer les contrôles sur les produits alimentaires, qu’ils soient importés ou locaux, surtout ceux destinés aux groupes vulnérables comme les enfants.
En conclusion, l’affaire Haribo aux Pays-Bas, bien que pour l’instant isolée, sonne comme un signal d’alarme dépassant le cadre d’un seul produit. À l’ère du marketing coloré et de la séduction visuelle, il ne suffit plus de faire confiance à ce qui se trouve sur l’étagère. Il faut apprendre à vérifier ce qui se cache à l’intérieur.