Adapté de “Valeurs actuelles”

Le quotidien Le Monde, autrefois considéré comme un pilier du journalisme français, a perdu son influence auprès des élites politiques, économiques et médiatiques. Autour de ce déclin, les critiques se concentrent sur une évolution perçue comme idéologique et déconnectée de l'objectivité journalistique qui caractérisait le journal à ses débuts.

Fondé par Hubert Beuve-Méry en 1944, Le Monde se voulait un modèle d'information rigoureuse, "claire et vraie". Cependant, les dirigeants d'aujourd'hui, des patrons du CAC 40 aux anciens ministres, expriment leur déception face à un journal qu'ils jugent désormais partial et engagé. Ils rappellent l'époque où Le Monde dictait le ton du journalisme, où ses pages étaient omniprésentes dans les universités et les cabinets ministériels. Ce passé est désormais révolu, remplacé par des pratiques journalistiques jugées sensationnalistes et idéologiquement marquées, particulièrement dans la couverture politique.

Des critiques abondent concernant la ligne éditoriale actuelle, notamment son traitement des grandes entreprises comme Total, accusées de manipulations ou de pratiques douteuses. Certains se plaignent de la tendance à privilégier l'affirmation de thèses idéologiques au détriment de l'exactitude des faits. La méthode de Mediapart, notamment son recours au "kompromat" et à des informations issues de fuites judiciaires, est souvent citée en exemple de la dérive du journal, lequel s'éloigne de sa mission d'investigation rigoureuse.

Les pages politiques du journal sont particulièrement contestées. Des personnalités, de l'ex-Premier ministre Edouard Philippe à des conseillers en communication, pointent des erreurs, des omissions ou des manipulations dans les articles. Les journalistes du Monde sont accusés de favoriser un parti pris politique qui les rend peu fiables, voire traîtres dans leur traitement des informations. Cette évolution est perçue comme un abandon de l'équilibre et de la rigueur qui caractérisaient le journal dans ses années de gloire.

Derrière cette dérive, des tensions internes apparaissent aussi au sein de la rédaction. Des journalistes expérimentés, formés à une époque de journalisme rigide et indépendant, sont de plus en désaccord avec la direction actuelle et ses choix éditoriaux. Cette fracture entre générations et idéologies affaiblit la cohérence du journal et fragilise son image de "référence".

En conclusion, l’article affirme que Le Monde traverse une crise profonde, tant sur le plan de sa ligne éditoriale que de son rôle au sein du paysage médiatique français. Loin d’être l’institution respectée qu’il fut autrefois, il est désormais perçu comme un acteur de plus en plus partisan, aux méthodes douteuses et au déclin inéluctable, perdu dans une bataille idéologique qui éloigne les élites de ses pages.