Malgré les difficultés économiques, les répercussions de l'explosion du port de Beyrouth en 2020 et les défis dans le secteur de l'hôtellerie et de la restauration, les organisateurs d'Horeca n'ont pas abandonné.

Du 16 au 19 avril 2024, les professionnels de l'industrie se sont retrouvés au Seaside Arena à Beyrouth, dans une atmosphère accueillante et un espace conçu pour favoriser les échanges.

Le ministre du tourisme, Walid Nassar, intervenant lors d'un panel sur le secteur, a déclaré : « Nous ne pouvons pas arrêter la guerre dans le sud, mais nous savons comment tenir bon, chacun dans son domaine ».

Pierre Achkar, président de la Fédération pour le tourisme et de l'association hôtelière au Liban, a souligné : « Depuis 30 ans, notre secteur n'a jamais connu de stabilité. Après l'explosion de 2020, nous avons reconstruit Beyrouth avec des moyens limités, sans prêts, sans aides et sans le soutien des banques. Nous continuerons à surmonter les difficultés coûte que coûte ».

Tony Ramy, président du syndicat des propriétaires de restaurants, cafés, boîtes de nuit et pâtisseries au Liban, a affirmé : « J'investis personnellement dans 13 nouveaux restaurants au Liban et j'encourage tout le monde à investir dans le pays malgré les incertitudes politiques et économiques. L'été dernier, environ 330 nouveaux établissements ont ouvert, dont 30 % ont rencontré un grand succès. Avant la crise, le Liban comptait environ 8.500 restaurants, un nombre qui a diminué à 4.500 pendant la crise. Nous espérons des conditions de sécurité et de stabilité politiques meilleures pour l'été ».

Tarek Alameddine, cofondateur du nouveau et luxueux Buco Burger Bar, a noté : « Le marché de la restauration au Liban est saturé. Pour ouvrir un nouveau restaurant italien, il est essentiel de se concentrer sur des concepts innovants, des produits de qualité et de nouvelles ambiances ».

Maya Bekhazi, PDG de Bobo Fou Bistro, a remarqué : « Il y a une tendance à ouvrir des restaurants plus petits et à s'éloigner des centres urbains. »

Jean Beyrouthi, président du Syndicat des propriétaires de stations balnéaires et de plages, a mentionné : « L'afflux de visiteurs, en grande partie dû à la diaspora libanaise, a soutenu les stations balnéaires et les plages, mais depuis la guerre à Gaza et au Sud-Liban, les chiffres ont chuté. J’espère que les hôtels pourront compenser les pertes dues à la guerre cet été ».

Chirine Salha, actionnaire de l'hôtel Phoenicia à Beyrouth, a expliqué que « l'hôtel attire de plus en plus de clients fortunés du Qatar, du Koweït et de l'Irak, et que les Irakiens apprécient particulièrement la proximité de Hamra et la vue sur la mer. Les Syriens qui viennent de l'étranger voient le Liban comme une étape de transit où ils passent quelques jours. Le nombre de visiteurs venant d'Europe a diminué depuis la guerre à Gaza et on ne s'attend pas à ce que ce nombre augmente cet été ».

Georges Ojeil, directeur général de l'hôtel de luxe Four Seasons, a annoncé que « la réouverture de l'établissement, endommagé lors de l'explosion au port de Beyrouth en 2020, est imminente, mais aucune date officielle n'a encore été fixée ».

Roy Bou Gharios, directeur général de Voco Hotels, prévoit de nouveaux projets hôteliers dans le centre de Beyrouth.

Mohammad Yassine, directeur général de l'hôtel Radisson Blu, a révélé que « Radisson Blu envisage d'ouvrir un nouvel hôtel hors de la capitale ».

Marwan Haber, chef de la division commerciale de Middle East Airlines, a noté que « 85 % des passagers des vols entre le Liban et d'autres pays détiennent un passeport libanais et presque tous les vols de la MEA sont complets, mais cela ne se traduit pas par une augmentation du trafic, car la compagnie a réduit la fréquence de ses vols en raison des tensions régionales liées à la guerre entre Israël et le Hamas et ses répercussions au Liban ; toutefois, on espère une augmentation des réservations pendant l'été ».

Walid Nassar, ministre du tourisme, a déclaré : « L'été dernier (jusqu'à la fin d'août 2023) 31 % des 2,8 millions de touristes arrivés au Liban étaient européens et des membres de la diaspora libanaise détenant des passeports étrangers. Le Liban espère accueillir plus de touristes des pays arabes voisins cet été, mais cela dépendra d'une décision politique des pays du Golfe. Environ 850 touristes qataris étaient arrivés au Liban pendant les dernières vacances de Pâques et de Ramadan ».