Récemment, le rôle et l'efficacité des Nations Unies (ONU) ont été remis en question. De nombreuses interrogations surgissent concernant leur gestion des crises mondiales, notamment leur apparente inaction dans des situations telles que les génocides israéliens et le conflit ukrainien. Ces questions non résolues persistent dans la conscience globale, soulevant des doutes sur le véritable but et l'efficacité de l'ONU.

Il existe une ambiguïté répandue concernant le rôle de l'ONU dans le monde. Pour certains, elle représente un phare d'espoir, défendant la paix mondiale et les droits de l'homme. Pour d'autres, c'est un obstacle à la paix, empêtré dans la bureaucratie et l'inefficacité. Cette dichotomie découle en grande partie du pouvoir de veto controversé détenu par certains États membres.

Le terme 'veto', d'origine latine, se traduit par 'Je m'oppose'. Fait intéressant, son équivalent italien 'Vito', partageant les mêmes racines latines, signifie 'vie'. Cette dualité linguistique reflète parfaitement le cœur de notre discussion : le pouvoir de veto est-il utilisé comme un outil pour prévenir la guerre et sauvegarder la vie, ou signifie-t-il une opposition au droit fondamental à la vie pour certaines nations ?

Après la Seconde Guerre mondiale, les Nations Unies ont été établies en 1945 dans le but d'apaiser les tensions internationales, de promouvoir les droits civils et de diminuer la probabilité de futurs conflits à grande échelle. Dotée de pouvoirs uniques sous sa Charte et d'une présence internationale distincte, l'ONU aborde des problèmes cruciaux du 21e siècle, y compris le maintien de la paix et de la sécurité mondiales, la protection des droits de l'homme, l'aide humanitaire, le développement durable et le respect du droit international.

Le Conseil de sécurité de l'ONU, chargé d'identifier les menaces à la paix ou les actes d'agression, joue un rôle essentiel. Composé de 15 membres, dont cinq permanents et dix non permanents élus tous les deux ans par l'Assemblée générale, chaque membre possède une voix. Comme l'exige la Charte des Nations Unies, tous les États membres doivent se conformer aux décisions du Conseil. Les cinq membres permanents – la Chine, la France, l'ex-URSS (maintenant succédée par la Russie), le Royaume-Uni et les États-Unis – occupent un rôle significatif au sein de l'ONU, principalement en raison de leur 'droit de veto'. Ce pouvoir permet à chacun d'eux d'annuler unilatéralement une résolution ou une décision du Conseil de sécurité.

Cet article vise à explorer les complexités et les conséquences du pouvoir de veto au sein des Nations Unies, en examinant son impact sur les relations internationales et les efforts de paix mondiale.

Un parcours à travers les archives des Nations Unies révèle des moments cruciaux où le pouvoir de veto a profondément influencé les événements mondiaux. Le tout premier exercice de ce pouvoir remonte au 16 février 1946, un mois seulement après la première assemblée du Conseil de sécurité. Ce jour-là, le Conseil était confronté à la question pivot de la colonisation du Liban et de la Syrie et de leur quête de souveraineté. L'URSS a marqué l'histoire en utilisant pour la première fois le veto, soutenant l'expulsion des troupes britanniques et françaises des territoires syriens et libanais. Cette décision décisive, facilitée par le veto, a conduit au retrait des forces coloniales de ces deux nations au cours de cette même année.

Avançons rapidement au 30 septembre 2022, lorsque les États-Unis ont présenté une résolution exhortant les États membres à ne pas reconnaître tout changement dans le statut de l'Ukraine et demandant à la Russie de retirer ses forces, mettant ainsi fin à l'invasion commencée le 24 février 2022. Dans un tournant crucial, la Russie a utilisé son veto pour contrecarrer la résolution condamnant son invasion de l'Ukraine.

L'utilisation du pouvoir de veto par les États-Unis le 10 septembre 1972 a marqué un tournant significatif dans la diplomatie internationale. Cette instance, visant à défendre Israël, a signifié le début d'un modèle où les États-Unis ont régulièrement utilisé leur veto pour protéger Israël de la censure mondiale, des actions punitives et des sanctions. Cette action, qui fut la deuxième instance d'exercice du veto par les États-Unis (la première étant une résolution relative à la Rhodésie), a inauguré une série de 43 vetos destinés à protéger Israël de la responsabilité pour ses crimes de guerre, son occupation et ses génocides au Moyen-Orient. Par conséquent, cette politique a contribué à la souffrance continue du Liban et de la Syrie sous les opérations militaires israéliennes.

Le 25 octobre 2023, le Conseil de sécurité s'est réuni pour aborder la "question palestinienne", incluant un vote pour un cessez-le-feu urgent à Gaza. Dans un geste qui a suscité la controverse internationale, les États-Unis ont exercé leur pouvoir de veto, bloquant ainsi l'initiative visant à mettre fin au génocide en cours. Depuis le 7 octobre, plus de 19 000 Palestiniens ont perdu la vie, l'incapacité de l'ONU à faire respecter un cessez-le-feu étant largement attribuée à l'utilisation par les États-Unis de leur pouvoir de veto.

La réalité sous-jacente du pouvoir de veto est son rôle dans le maintien du statu quo, plutôt que dans la prévention de la guerre ou la promotion de la paix mondiale. Son utilisation reflète souvent les intérêts des puissants, indépendamment des implications plus larges pour la paix et la sécurité internationales. En conséquence, l'abus du pouvoir de veto au sein des Nations Unies souligne la nature insaisissable de la paix et de la sécurité mondiales, les révélant comme de simples idéaux plutôt que des objectifs réalisables.