Des militaires ont annoncé prendre le pouvoir au Gabon. Le président Ali Bongo a été placé dans une “résidence surveillée”, et son fils a été arrêté pour “haute trahison”. Paris suit “avec la plus grande attention” la situation, indique Élisabeth Borne. 

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Après le Mali, le Burkina Faso et le Niger, un coup d’État est-il en train de se produire au Gabon ? Ce mercredi 30 août, le président gabonais Ali Bongo Ondimba a été réélu pour un troisième mandat. À la tête du pays depuis quatorze ans, il a remporté l’élection présidentielle samedi dernier avec 64,27 % des voix. Mais il n’a pas fallu attendre longtemps pour que des militaires annoncent à la télévision Gabon24 prendre le pouvoir, relaie Le Figaro. Ce groupe d’une douzaine de militaires gabonais a annoncé l’annulation des élections aux « résultats tronqués », selon eux, ainsi que la dissolution de « toutes les institutions de la République ».

Ils veulent empêcher « le chaos »

« Nous avons décidé de défendre la paix en mettant fin au régime en place », ont-ils fait savoir, dénonçant « une gouvernance irresponsable, imprévisible qui se traduit par une dégradation continue de la cohésion sociale risquant de conduire le pays au chaos ». Certains militaires putschistes font partie de la garde républicaine, arborant des bérets verts. D’autres sont des soldats de l’armée gabonaise ou des policiers. Ils ont par ailleurs fait part de leur « attachement au respect des engagements du Gabon à l’égard de la communauté internationale ».

Les frontières désormais fermées

Les putschistes ont encore décrété que les frontières seraient « fermées jusqu’à nouvel ordre ». Ils ont néanmoins appelé la population « au calme et à la sérénité ». Durant cette déclaration, des tirs d’armes à feu ont retenti au sein de la capitale Libreville.

La réaction de la France

La Première ministre Élisabeth Borne a prévenu que la France suit « avec la plus grande attention » la situation au Gabon. Vers midi, à l’issue d’un Conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a également réagi : « La France condamne le coup d’État militaire en cours au Gabon. » L’évolution de la situation est surveillée « avec beaucoup d’attention », a-t-il répété, indiquant la France souhaite « que le résultat de l’élection (présidentielle) puisse être respecté » au Gabon.

Bongo placé « en résidence surveillée », son fils arrêté

Quelques heures après le coup d’État, les putschistes ont informé que Ali Bongo avait été placé « en résidence surveillée, entouré de sa famille et de ses médecins », indique leur communiqué. L’un des fils du président gabonais a été arrêté pour « haute trahison ». Depuis sa « résidence surveillée », Ali Bongo s’est exprimé dans une vidéo. Il a appelé « tous ses amis » du « monde entier » à « faire du bruit, encore et encore » contre ce coup d’État. Le président gabonais assure avoir été arrêté, lui et sa famille, par les militaires. « Mon fils est quelque part, ma femme est ailleurs et je suis à la résidence en ce moment », a-t-il encore informé.

Le groupe minier Eramet cesse ses activités

En parallèle, le groupe minier français Eramet a « mis à l’arrêt » ses activités au Gabon. La société a indiqué suivre la situation de près afin de « protéger la sécurité de (son) personnel et l’intégrité de (ses) installations ». Quelque 8 000 personnes sont employées chez Eramet au Gabon.