Nicolas Sarkozy a estimé que l’Ukraine ne devait ni rejoindre l’Otan, ni l’Union européenne et ainsi “rester neutre“. De quoi provoquer la colère de l'ambassadeur d’Ukraine à Paris, qui ne serait “pas surpris“ de l’ouverture d’une enquête.

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« L’Ukraine est un trait d’union entre l’ouest et l’est, il faut qu’elle le reste. » Voici la phrase de Nicolas Sarkozy qui énerve particulièrement l’ambassadeur d’Ukraine à Paris, Vadym Omelchenko. En marge de la sortie de son dernier livre Le Temps des combats, l’ancien président de la République a accordé une interview au Figaro le 16 août. Dans cet entretien, il a considéré que l’Ukraine ne devait ni rejoindre l’Otan, ni l’Union européenne et donc « rester neutre ».

Vers l’ouverture d’une enquête en Ukraine ?

Les propos de Nicolas Sarkozy ont provoqué la colère de l’ambassadeur d’Ukraine à Paris, Vadym Omelchenko. Auprès de Ouest-France mardi 22 août, il a jugé que « ces propos, tant dans leur forme que sur le fond, ne sont pas acceptables ». Le représentant de Kiev à Paris a ainsi laissé entendre que la justice ukrainienne pourrait ouvrir une enquête judiciaire contre Nicolas Sarkozy. Il ne serait, en effet, « pas surpris que le procureur général d’Ukraine s’intéresse aux propos tenus pour voir s’il y a des éléments constitutifs d’un crime ».

Il s’est également félicité que « les relations de Nicolas Sarkozy avec la Russie » avaient été rappelées. L’ancien chef de l’État français fait l’objet d’une enquête du Parquet national financier sur ses activités en Russie pour lesquelles il a conclu un contrat à trois millions d’euros en 2019. Les investigations sont ainsi ouvertes depuis 2021 pour « trafic d’influence » et « blanchiment de crime ou délit ».

« Une opération de communication »

Puis, Mediapart avait révélé en janvier dernier que Nicolas Sarkozy avait empoché 300 000 euros en 2018, période à laquelle « il vantait les mérites de Vladimir Poutine lors d’une soirée à Moscou du principal fonds souverain russe ». « On voit que ces propos ont coïncidé avec des propos du même type ailleurs en Europe », note Vadym Omelchenko auprès de Ouest-France. Pour l’ambassadeur d’Ukraine en France, il s’agit ainsi « d’une opération de communication synchronisée ».