À l’approche de la première moitié du XXe siècle, une force militaire a émergé et changé le cours de l’histoire. Une force née du défi, des ruines de la défaite... la Wehrmacht, l’armée unifiée nazie proclamée par Hitler en 1935 en défi à la contrainte du traité de Versailles. Cette armée n’était pas une simple institution militaire traditionnelle, mais une machine de guerre intégrée, combinant une doctrine de combat de fer, une technologie avancée et des tactiques révolutionnaires inconnues jusqu’alors.


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En quelques mois seulement, la Wehrmacht accomplit ce que des armées entières n’avaient pu faire durant des décennies : elle envahit un continent entier, laissant l’Europe stupéfaite et choquée, comme cela ne s’était pas vu depuis les guerres napoléoniennes.

Après la Première Guerre mondiale, l’Allemagne fut limitée par le traité de Versailles à une armée de 100 000 hommes et interdite de posséder ou de produire des armes lourdes. Mais Hitler, dès son arrivée au pouvoir en 1933, refusa de reconnaître ces restrictions et commença à réarmer l’Allemagne en secret, jusqu’à ce qu’il proclame en 1935 la naissance de la Wehrmacht, structurée autour de trois branches redoutables :

L’armée de terre : HEER, colonne vertébrale de la Wehrmacht et plus grande force blindée et motorisée que l’Europe ait connue.

L’armée de l’air : LUFTWAFFE, une force aérienne qui révolutionna la notion de supériorité aérienne.

La marine : KRIEGSMARINE, bien que limitée face à la Royal Navy britannique, elle sema la terreur dans les océans grâce à ses redoutables sous-marins « U-Boote ».

Le secret de cette puissance ne résidait pas uniquement dans les effectifs ou les armes, mais dans une nouvelle doctrine : la guerre éclair (Blitzkrieg). Une stratégie basée sur la vitesse, la surprise, et la coordination entre les forces terrestres, aériennes et navales. Une frappe brutale et foudroyante avant que l’ennemi n’ait le temps de réagir ou de se réorganiser. Une guerre d’éclairs et de tonnerres qui ne laisse aucune seconde de répit.

Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclata en septembre 1939, le choc fut immense. La Pologne s’effondra en quelques semaines face à la première démonstration de la guerre éclair. Puis vint le printemps 1940, et avec lui, un miracle militaire sans précédent : la chute rapide du Danemark et de la Norvège.

Mais le point culminant fut la France, dont la ligne Maginot, réputée imprenable et défensive pendant des décennies, s’effondra. En seulement six semaines, la France alors première puissance militaire du continent tomba, tandis que l’armée britannique fuyait précipitamment par la mer depuis Dunkerque.

À ce moment-là, le Troisième Reich semblait avoir mis la main sur l’Europe, de l’Atlantique aux portes de la Russie. Mais cette gloire militaire fut de courte durée... Car l’invasion de l’Union soviétique en 1941 ouvrit un front d’une immensité incontrôlable. Puis, le 7 décembre 1941, l’attaque japonaise sur Pearl Harbor entraîna l’entrée des États-Unis dans la guerre un tournant décisif. La supériorité industrielle américaine et ses ressources colossales, largement mises au service des Alliés, commencèrent à user la Wehrmacht, incapable de rivaliser.

En 1945, la légende prit fin. La machine de guerre allemande, qui paraissait invincible, s’effondra. Berlin capitula sous l’assaut combiné de l’Armée rouge et des forces américaines.

Malgré sa chute retentissante, la Wehrmacht reste l’une des armées les plus controversées du XXe siècle. Son nom est gravé dans l’Histoire admiré pour son génie militaire qui a bouleversé l’art de la guerre, mais condamné à jamais pour ses liens avec les crimes du régime nazi. Une image suspendue entre la fascination de la puissance... et la tache de l’infamie.