Elle est sans doute le tableau le plus célèbre au monde — La Joconde de Léonard de Vinci, exposée derrière une vitre pare-balles dans un coin du musée du Louvre à Paris. Des millions de visiteurs font la queue pendant des heures pour apercevoir son sourire énigmatique. Les flashes crépitent, les touristes s’émerveillent, et les agents de sécurité veillent sur ce trésor inestimable de l’histoire de l’art.
Il y a plus de 500 ans, Léonard de Vinci s’installa devant une petite toile pour peindre le visage serein de Lisa Gherardini, épouse du riche marchand florentin Francesco del Giocondo. Ce qui n’était alors qu’une commande discrète devint l’un des chefs-d'œuvre les plus célèbres de l’humanité. Aujourd’hui, on la connaît sous le nom de La Gioconda en italien, ou La Joconde en français, en référence au nom de son mari.
Mais ce que beaucoup ignorent, c’est que ce chef-d’œuvre a été volé — dans l’un des cambriolages artistiques les plus étonnants et mystérieux de l’Histoire.
Le 21 août 1911, au matin, les employés du Louvre entamèrent leur journée comme à l’accoutumée, jusqu’à ce que l’un d’eux remarque un vide sur le mur : le tableau avait disparu. Pas de bruit, pas d’alarme, pas de verre brisé. Seulement un espace vide.
Ce fut la panique. Le musée ferma ses portes. L’enquête débuta aussitôt. La presse s’emballa. Le poète Guillaume Apollinaire fut même un temps suspecté. Son ami, le peintre Pablo Picasso, fut lui aussi interrogé. Pendant que Paris perdait la tête, La Joconde, elle, n’était déjà plus là depuis longtemps.
Le voleur ? Un simple ouvrier italien nommé Vincenzo Peruggia, employé comme menuisier au Louvre. Ce lundi matin-là, vêtu de sa blouse blanche d’employé du musée, il entra comme s’il allait accomplir une tâche de routine, décrocha le tableau, le dissimula sous son manteau, et sortit.
Peruggia était persuadé que La Joconde avait été volée à l’Italie par Napoléon. Il voulait la rapatrier. Une conviction erronée : c’est Léonard de Vinci lui-même qui avait emporté l’œuvre en France, où il mourut.
Pendant plus de deux ans, le tableau resta caché. En 1913, Peruggia tenta de le vendre à un marchand d’art à Florence. Ce dernier, méfiant, prévint la police. Les autorités italiennes récupérèrent le tableau et l’exposèrent dans plusieurs villes italiennes lors d’un véritable tour triomphal, avant qu’il ne regagne sa place au Louvre, cette fois protégé par une vitre blindée.
La renommée de La Joconde ne tient pas qu’à sa beauté, mais à un mélange d’éléments uniques :
- Son sourire mystérieux, toujours indéchiffrable
- Son regard qui semble vous suivre où que vous soyez
- Les techniques picturales révolutionnaires utilisées par Léonard
- Et bien sûr, cette incroyable histoire de vol et de retour
Depuis son retour à Paris, La Joconde est bien plus qu’un tableau. Elle est devenue une expression inoubliable, une icône culturelle mondiale, et surtout : un sourire qu’on ne peut plus voler.