Alors que s’achevaient la semaine dernière les Jeux Olympiques d’Hiver Spéciaux à Turin, en Italie, la délégation libanaise est rentrée au pays avec non seulement des médailles, mais aussi une immense fierté. Grâce à deux places sur le podium dans les courses de 200 mètres, chez les hommes comme chez les femmes, ainsi qu’à une honorable quatrième place au 100 mètres nage libre, l’équipe libanaise des Jeux Olympiques Spéciaux a su inscrire le Pays des Cèdres sur la carte sportive mondiale.
Ces performances ne sont pas de simples victoires : elles sont le fruit d’un engagement profond et durable de la Fédération libanaise des Jeux Olympiques Spéciaux, dont le travail acharné commence à porter ses fruits. Le parcours remarquable du Liban met en lumière les efforts constants de la fédération et établit un nouveau standard pour la présence du pays dans les compétitions internationales.
À l’heure où le Liban cherche à afficher, à travers le sport, une image de modernité et de résilience, sa participation aux Jeux Olympiques Spéciaux d’Hiver a constitué un élan majeur – non seulement au niveau national, mais aussi à l’échelle du monde arabe et du Moyen-Orient élargi.
Les résultats obtenus par le Liban ne doivent rien au hasard. Ils sont le résultat de plus de trente années de dévouement. Officiellement fondée en 1990, au lendemain de la guerre civile de seize ans, la Fédération libanaise des Jeux Olympiques Spéciaux est la première du genre au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Elle visait à introduire et développer plusieurs disciplines olympiques pour les personnes en situation de handicap intellectuel, à partir de l’âge de huit ans.
Au fil des années, la fédération a non seulement évolué en interne, mais a également élargi son accès à l’échelle nationale. Elle offre aujourd’hui une participation gratuite à travers tout le territoire libanais, devenant ainsi un symbole d’inclusion et de confiance.
Aujourd’hui, la Fédération libanaise des Jeux Olympiques Spéciaux est un véritable centre d’activité dynamique, encadrant plus de 9 000 athlètes de tous âges. Forte de sept branches régionales et de partenariats avec 38 associations, elle fonctionne selon une structure bien organisée, soutenue par quelque 350 entraîneurs et bénévoles, ainsi que par des dizaines de médecins et de spécialistes.
Une telle progression n’aurait pas été possible sans le soutien moral et financier de nombreux mécènes convaincus que les personnes ayant une déficience intellectuelle possèdent les mêmes talents et potentiels que tout autre athlète au niveau mondial.
Parmi ces soutiens figurait l’homme d’affaires défunt Iskandar Safa, dont l’engagement inébranlable au cours des quinze dernières années a grandement contribué à faire avancer la fédération. Safa a mis ses ressources au service de l’organisation fondée par l’ancien champion d’athlétisme Mohammad Nasser, offrant à des milliers d’athlètes la chance de s’entraîner, de concourir et de briller sur la scène internationale.
Aujourd’hui, les Jeux Olympiques Spéciaux du Liban proposent 20 disciplines estivales et 4 disciplines hivernales, disposent d’un centre sportif dédié et poursuivent leur déploiement sur tout le territoire. Contre vents et marées, et malgré les crises persistantes que traverse le pays, le Pays des Cèdres demeure un phare de résilience et d’inspiration pour toute la région.
La récente performance de l’équipe libanaise ne célèbre pas seulement l’excellence sportive ; elle confirme que, même en période difficile, le Liban continue d’avancer avec courage et espoir.