À l’aube de l’été 2025, une question récurrente revient hanter les esprits des Libanais : où peut-on se baigner en toute sécurité le long du littoral ? Face aux inquiétudes croissantes concernant la pollution marine, la réponse a été apportée cette année par le rapport annuel du Centre national des sciences marines, relevant du Conseil national de la recherche scientifique. Le rapport a été présenté le 26 juin, lors de la Conférence sur l’environnement marin organisée par le ministère de l’Environnement au Grand Sérail, au cours de laquelle le directeur du centre, le Dr Milad Fakhry, a livré une présentation détaillée sur l’état des plages libanaises.

L’étude repose sur des analyses de la qualité de l’eau de mer menées en 38 points du littoral, allant d’Al Arida au nord jusqu’à Naqoura au sud. Les tests ont mesuré la contamination bactérienne afin d’évaluer la salubrité des plages. Résultat : 24 sites sur 38, soit environ 63 %, sont jugés sûrs pour la baignade. Huit sites sont classés comme « zones de prudence à critique » et six autres sont considérés comme pollués et totalement impropres à la baignade.

Interrogé par le journaliste environnemental Moustafa Raad, ce dernier a précisé que ces chiffres offrent un aperçu réaliste de la situation écologique, mais ne reflètent pas nécessairement la qualité globale de chaque zone côtière. En effet, les analyses sont effectuées à un seul point par site, ce qui rend les résultats représentatifs uniquement de cet endroit précis.

Ce qui marque cette année, c’est une légère baisse de la qualité globale des eaux par rapport à 2024. Le nombre de plages propres est passé de 25 à 24. Les zones classées « prudentes à non sûres » sont passées de 7 à 8, tandis que les sites pollués sont passés de 5 à 6. Plusieurs plages auparavant considérées comme « très propres » ont vu leur classement rétrogradé à « bon » voire « prudent » : c’est le cas d’Anfeh (sous Deir El Natour), de Selaata, de la plage publique de Bahsa à Batroun, de Fidar, de Bouar, de Safra et de Jounieh (à hauteur de Maameltein). En revanche, des améliorations ont été constatées à Qlayaat (Akkar) et à Ghazieh (Sud), deux plages ayant été reclassées de « critique » à « prudente ». Une nouvelle station a également été ajoutée : celle d’Abbassieh, située dans la réserve marine de Tyr, a été classée « très propre ».

Les plages jugées sûres pour la baignade en 2025 sont :

- Tripoli (stade municipal)

- Minieh

- Anfeh (Deir El Natour et Sous-le-Vent)

- Héri

- Selaata

- Batroun (Bahsa et Hamma)

- Amchit

- Byblos (Bahsa et plage publique)

- Fidar

- Aaqibeh

- Bouar

- Safra

- Maameltein

- Khaldé

- Damour

- Jiyeh

- Rmayleh

- Adloun

- Abbassieh

- Tyr (réserve marine)

- Naqoura

Les plages classées prudentes sont :

- Qlayaat

- Tripoli (secteur Abdel Wahab)

- Ain el Mreisseh (Beyrouth)

- Awali (au nord de Saïda)

- Plage publique de Saïda

- Plage publique de Ghazieh

- Plage publique de Sarafand

- Tyr (zone des restaurants)

Quant aux plages considérées impropres à la baignade, il s’agit de :

- Plage publique de Tripoli

- Jounieh (près du port)

- Dbayeh

- Antelias

- Manara (Beyrouth)

- Ramlet el-Baida (Beyrouth)

Au-delà des eaux, le rapport mentionne un développement positif notable : les analyses effectuées sur onze espèces de poissons ont révélé des taux très faibles de métaux lourds, les rendant propres à la consommation et sans danger pour la santé.

En résumé, l’état de l’environnement marin au Liban en 2025 oscille entre préoccupations et lueurs d’espoir. Si certains reculs ont été observés en matière de qualité de l’eau, un grand nombre de plages restent adaptées à la baignade et aux loisirs. La sensibilisation du public, ainsi que l’accès à une information scientifique fiable, restent essentiels pour des choix estivaux éclairés — en attendant que l’État et les municipalités adoptent enfin des mesures concrètes pour freiner la pollution croissante de nos rivages.