Dans le village sicilien de Belvento, un vieil émigré, riche et malade, revient d’Australie. Il meurt subitement avant d’avoir pu rencontrer qui que ce soit. Selon ses papiers, il cherchait à retrouver un fils qu’il aurait eu jadis d’une jeune fille et à lui léguer sa fortune. Les femmes sont convoquées pour reconnaître la photo de l’émigré, ce qui les oblige à confronter leur passé et leurs secrets. Les maris, scandalisés, défendent l’honneur de leurs épouses. L’arrivée de l’émigré, avec sa sacoche pleine d’argent, ravive les passions et les conflits. Les villageois sont prêts à tout pour revendiquer cet héritage, y compris commettre des actes extrêmes. Cependant, à la fin de la pièce, il est révélé que l’émigré s’était trompé de village. Il n’était pas le père du fils qu’il cherchait, et sa quête était vaine. Cette révélation souligne le thème de l’illusion et de la vanité des désirs humains.
L’honneur et la réputation: La pièce explore comment l’honneur est perçu et défendu dans une petite communauté, souvent au détriment de la vérité.
L’argent et la cupidité : L’arrivée de l’émigré avec sa fortune ravive les passions et les conflits, montrant comment l’argent peut corrompre et détruire.
L’illusion et la quête de sens : La révélation finale que l’émigré s’était trompé de village souligne la futilité de sa quête et la vanité des désirs humains.
Schéhadé est reconnu pour sa capacité à infuser une poésie profonde dans ses dialogues. Dans L'Émigré de Brisbane, la poésie jaillit de partout et ruisselle tout naturellement dans les paroles des personnages. Chaque réplique semble chargée de sens et d’émotion, transformant des situations ordinaires en moments de beauté poétique. Par exemple, un personnage évoque la fuite inexorable du temps en disant : « Le temps est un vieillard qui a la malice des enfants.» Cette capacité à allier le quotidien à une dimension poétique confère à la pièce une profondeur émotionnelle et intellectuelle.
La pièce a été mise en scène à plusieurs reprises, notamment au Festival de Baalbeck en 2004, où elle a été présentée dans une version arabe avec une esthétique contemporaine. Le metteur en scène Nabil el-Azan a souligné l’importance de cette œuvre dans le théâtre libanais et son caractère universel. La pièce continue d’être étudiée et appréciée pour sa richesse thématique et sa beauté poétique.
L'Émigré de Brisbane est une œuvre théâtrale marquante qui explore des thèmes universels tels que l’honneur, l’argent, l’illusion et la quête de sens. À travers une écriture poétique et des personnages profondément humains, Schéhadé nous invite à réfléchir sur nos propres désirs et motivations. La pièce demeure une référence dans le théâtre francophone et continue d’inspirer les spectateurs et les lecteurs.