Le cardinal Charles Maung Bo, archevêque de Rangoun et premier cardinal birman de l’histoire, est cité parmi les possibles successeurs du pape François. Âgé de 76 ans, il incarne un profil à la fois conservateur et rassembleur, en contraste avec d’autres figures asiatiques plus proches de la ligne du pape actuel, comme le cardinal philippin Luis Antonio Tagle.

Une ascension discrète mais marquante

Né en 1948 dans un village rural, orphelin très jeune, il grandit dans la foi chrétienne au sein d’une famille modeste. Formé chez les salésiens, il est ordonné prêtre en 1976, devient évêque de Lashio en 1990, puis archevêque de Rangoun en 2003. Le pape François le crée cardinal en 2015, dans le cadre de sa volonté de donner plus de place aux Églises des périphéries.

Un homme de foi et de diplomatie

Bo est reconnu pour son engagement courageux dans un pays marqué par la dictature militaire, notamment sa défense des minorités comme les Rohingyas. Diplomate habile, il milite pour la réconciliation nationale et préfère le pardon à la confrontation judiciaire. Il a aussi fondé une congrégation missionnaire locale pour évangéliser les régions reculées.

Conservateur mais pas fermé

Théologiquement marqué par Benoît XVI, Bo reste ferme sur la doctrine, mais n’est pas en rupture avec la vision de François. Il soutient la synodalité et le rôle de l’Église comme « hôpital de campagne », bien qu’il intervienne rarement sur les sujets controversés (sexualité, cléricalisme, etc.), ce qui lui vaut parfois des critiques pour sa prudence.

Un profil papabile ?

Charismatique, multilingue, sportif, proche du peuple, il bénéficie d’un rayonnement international, notamment grâce à sa présidence des évêques d’Asie. Il représente une alternative conservatrice crédible, mais certains pourraient juger son profil trop atypique ou insuffisamment en phase avec les attentes de réformes.