Le cardinal hongrois Peter Erdö, 72 ans, figure influente du catholicisme européen, est présenté comme un papabile sérieux en cas de succession au pape François. Archevêque de Budapest et primat de Hongrie, il incarne une ligne conservatrice, mais bénéficie d’un respect transversal, y compris de modérés proches du pape actuel.
Parcours et formation
Né à Budapest le 25 juin 1952, aîné de six enfants, dans une famille profondément croyante.
Marqué par la répression soviétique de 1956 et l’oppression religieuse, il développe un anticommunisme affirmé, en phase avec Jean-Paul II.
Ordonné prêtre en 1975, il obtient deux doctorats à Rome (théologie et droit canon).
Enseigne dans plusieurs universités catholiques en Hongrie, Rome, et Buenos Aires.
Nommé évêque en 2000, puis archevêque de Budapest en 2003, et cardinal la même année.
En 2006, il devient président du Conseil des conférences épiscopales d’Europe, fonction qu’il occupera jusqu’en 2013.
Langues et réseaux
Erdö parle six langues (hongrois, français, anglais, italien, espagnol, allemand).
Il a bâti un réseau influent au sein de l’Église, notamment grâce à ses rôles à Rome (synodes, commissions curiales).
Positions et idées
Défenseur de la place publique de la foi, hostile au laïcisme.
Très attaché à la vision traditionnelle du mariage et de la famille.
Opposé à une immigration incontrôlée, qu’il associe à une perte de souveraineté et à un risque pour l’ordre public.
A toujours pris soin de ne pas s’opposer frontalement au pape François, malgré ses positions conservatrices.
Qualités reconnues
Intellectuel rigoureux, homme de synthèse, bon gestionnaire.
A réussi à maintenir un bon niveau de vocations dans son diocèse.
Estimé pour son équilibre et son sens du consensus, rare parmi les conservateurs.
Faiblesses
Son élection marquerait une rupture avec le pontificat de François, ce que certains cardinaux redoutent.
Proximité perçue avec la Hongrie de Viktor Orban, un facteur politique pouvant lui nuire.
Manque de charisme et personnalité jugée froide et timide, ce qui pourrait être un handicap pour un rôle aussi médiatique , bien que ce fût aussi reproché à Benoît XVI avant son élection.