Le sujet de la fin de vie pourrait être débattu à l’Assemblée nationale juste avant les élections européennes du mois de juin. Une date dénoncée par la présidente du groupe RN à l'Assemblée nationale.

Les oppositions ont été contrariées par l’annonce selon laquelle l’Assemblée nationale examinerait le projet de loi sur la fin de vie juste avant les élections européennes, prévu pour la semaine du 27 mai et la suivante. Marine Le Pen est montée au créneau sur ce calendrier lors de la conférence des présidents mardi matin, selon les informations du Parisien. L’ancienne candidate à la présidentielle aurait dénoncé un « calendrier scandaleux », qu’elle estime être « une instrumentalisation politique ». Les délibérations devraient prendre fin au palais Bourbon juste avant le vote du 9 juin pour les élections européennes.

Pour l’heure, la liste menée par Jordan Bardella devance de plus de dix points la majorité présidentielle, selon les derniers sondages. La conférence des présidents a décidé de modifier l’ordre du jour de l’Assemblée nationale. La semaine du 27 mai, qui était prévue comme une « semaine de l’Assemblée » avec l’examen de textes transpartisans, a été transformée en « semaine du gouvernement », où ce dernier a le contrôle sur le programme législatif. En revanche, la semaine du 17 juin, initialement désignée comme « semaine du gouvernement », est devenue « semaine de l’Assemblée ».

Les Républicains s’insurgent aussi

Un cadre du groupe RN exprime son mécontentement : « Absolument tout est fait pour faire de la politique. Fin de vie, IVG, Ukraine : tout est fait pour pouvoir nous cracher dessus, plutôt que de s’occuper des problèmes des Français. » Ces sujets éthiques qui sont exploités à des fins politiques, risquent de diviser le groupe de Marine Le Pen, tout comme d’autres groupes, car ces questions touchent aux convictions personnelles. « Moi, je suis plutôt pour le projet de loi sur la fin de vie, mais le calendrier est tellement cynique que je voterai sans doute contre », révèle un autre député RN.

Dans le camp Républicain, là aussi la colère monte quant à la programmation de présentation de ce projet devant les députés. Pour le vice-président du groupe LR, Patrick Hetzel, le chef de l’État se sert de l’Assemblée nationale comme d’un « marchepied ». « Faire en sorte qu’un débat de ce type-là se déroule au moment même où se déroule l’élection européenne et, par voie de conséquence, un débat au sein du pays sur des questions ayant trait à l’Europe, on ne peut que s’interroger ». Le député LR Pierre-Henri Dumont a également exprimé son regret : « Il utilise le Parlement pour phagocyter les élections européennes et transformer le débat pendant la campagne officielle, que sur un seul thème. »