Après huit ans de socialisme au Portugal, la coalition de droite est arrivée en tête des élections législatives. Son chef de file, Luis Montenegro, est ainsi le mieux placé pour devenir Premier ministre.

La droite l’emporte au Portugal. Les élections législatives se sont tenues dimanche 10 mars et les résultats partiels, portant sur plus de 98 % des votes, ont donné la coalition Alliance démocratique (AD) vainqueur, rapporte Le Figaro. Le Parti social démocrate en fait largement partie. La droite portugaise a obtenu 29,8 % des voix et 79 sièges pour ses députés. Son chef de file, Luis Montenegro, est ainsi le mieux placé pour devenir Premier ministre.

Vers une alliance avec le parti nationaliste ?

Après huit ans à la tête du pays, et la démission du Premier ministre socialiste Antonio Costa à l’automne 2023 visé par une enquête pour corruption, le Parti socialiste (PS) sortant de l’ex-ministre Pedro Nuno Santos a atteint 28,66 % de voix et 77 députés. La formation nationaliste Chega (Assez !) a de son côté doublé son score en atteignant 18 % des suffrages et 48 élus. Il s’agit de plus du double par rapport aux précédentes élections en 2022. Pedro Nuno Santos a demandé que le PS puisse diriger l’opposition, jugeant que le rôle ne pouvait pas revenir à Chega.

Malgré sa victoire aux élections, Alliance démocratique n’obtient pas la moitié des sièges nécessaires, soit 116 députés, et ce, même en ajoutant ceux d’Initiative libérale (IL), indique Le Figaro. Luis Montenegro a malgré tout exclu un rapprochement avec le parti conservateur. Le président et fondateur de Chega, André Ventura, a en retour estimé qu’il serait irresponsable de ne pas créer d’union entre les deux droites.

Des quartiers « dont la population a largement changé »

L’essor du parti s’explique par son message « anti-establishment ». Chega promet en effet de livrer une bataille acharnée contre la corruption, se montrant également fermement opposé à l’immigration. Auprès du Figaro, Riccardo Marchi, spécialiste de l’extrême droite portugaise et professeur à l’université de Lisbonne, a expliqué que « la hausse de l’immigration n’a pas provoqué de grands problèmes au Portugal », mais qu’il y avait certains « quartiers dont la population a largement changé ». Selon le spécialiste, « Chega peut dérouler facilement un discours du type « Nous ne voulons pas devenir comme la France, la Belgique ou l’Allemagne »», a-t-il enfin analysé.