Les discussions sur la Politique Agricole Commune montent en pression à Bruxelles. Le tout sur fond de signature imminente du « fameux » traité du ** Mercosur. Les syndicats agricoles européens s’inquiètent. Dans certains États européens, les campagnes bouillonnent. La France agricole se tend . Emmanuel Macron , lors de son voyage au Brésil, en levée de rideau de la COP 30 sur le climat, a provoqué l’étincelle qui risque de relancer la colère de nos paysans et cultivateurs.

Le Chef de l’Etat français s'est dit «plutôt positif » sur la possibilité d'accepter l'accord, affirmant que "les demandes françaises avaient été entendues" par la Commission européenne. Il a cité des avancées comme des clauses de sauvegarde renforcées et des aides au secteur agricole français. Il y a encore quelques mois, le même jugeait le Mercosur «inacceptable ».

La contradiction ferme aux propos présidentiels est venue d’Annie Genevard , ministre française de l'Agriculture. Elle s'est démarquée publiquement de Macron en déclarant que « le compte n'y est pas": les garanties obtenues ne sont pas suffisantes pour protéger les agriculteurs français et au-delà, européens.

La ministre française de l’Agriculture a réitéré sa fermeté, assurant que la France « ne signera pas un accord qui condamnerait les agriculteurs"!

Il faut dire que les garanties des pays d’Amérique du Sud (le Brésil, l'Argentine, l'Uruguay et le Paraguay) ne sont pas écrites, validées et acceptées par les partenaires du Mercosur ! La France doit impérativement demeurer sur ses positions . Elle n’est pas isolée. Elle a les moyens de se faire entendre au Conseil de l'UE, soutenue par d'autres pays comme la Pologne, l'Autriche, l'Irlande ou la Hongrie. À condition d’afficher une volonté politique et une unité pour sauver notre agriculture !

Pour l’instant, un ministre en est réduit à recadrer le Président de la République !

Emmanuel Macron est à ce point affaibli qu’il se fait donner la leçon par une de ses ministres ! Du jamais vu !

Autre sujet de grande préoccupation pour les campagnes, la Politique Agricole Commune. Ce sont plus de 890 milliards d’euros. Le cas de la France est intéressant : ce pays reçoit près de 10 milliards d'euros par an via la PAC. Des réformes sont en cours voit avec un risque pour la souveraineté alimentaire face aux crises (guerre en Ukraine, concurrence internationale comme le Mercosur). Des représentants régionaux (Auvergne-Rhône-Alpes, Pays de la Loire..) ont multiplié les rencontres à Bruxelles fin octobre pour plaider le rôle des territoires dans la gouvernance future !

Annie Genevard appelle à une PAC "plus juste et protectrice" alors que d’autres dénoncent la "paperasse" persistante malgré les simplifications annoncées !

Les syndicats et certains États exigent plus de garanties pour éviter une "fin de l'agriculture européenne". Cette fin d’année est déterminante pour le monde agricole.

** Le traité UE-Mercosur, signé fin 2024, est un accord de libre-échange visant à éliminer la quasi-totalité des droits de douane entre l'Union européenne et les pays du Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay, et Bolivie).Après validation par la Commission européenne le 3 septembre 2025, il doit encore être approuvé par les 27 États membres de l'UE et le Parlement européen avant d'entrer en vigueur.